mardi 16 juin 2009

China Girl Contre La Censure #5 --20 ANS APRÈS--

Quel manque de temps!
Ô combien de phrases s'échappent de mes phalanges, ô esprit pâteux, bouche molle, maudites mains !

Je n'y arrive plus, le temps me presse. Mais j'ai enfin récupéré mon passeport, avec le fameux visa à quémander. Il suffisait de 35 euros, en fait. Le communisme, c'est malin, hein.

Je me lâche ici, un peu, sur la Chine (...cependant pas trop... Et si j'avouais ici que j'ai donné une fausse adresse de résident? Que je ne vais pas là où j'ai dit? Ils m'arrêtent à l'aéroport, les Chinois? Leurs agents? Je ne passe pas? Comme se disaient des vieux hippies que j'ai connu: "Avec ta coupe de cheveux, toi , tu passes pas la frontière !"), et c'est tout un combat: étant donné que mon blog est encore illisible-car-interdit en Chine, (et si l'on peut dire d'un côté qu'ils ont de la chance, ces Chinois), on peut orgueilleusement déplorer cette tragédie (comme moi).



Déplorons !

Et déplorons, comme ça, comme une pouffe parisienne, qui ne lit même pas Libé mais le 20 minutes (Et Canal + sur internet aussi), l'impossibilité de commémorer tristement les évènements de la place Tian'anmen. Pas très joyeux anniversaire: 20 ans. (Je vous fait des liens Wiki. J'assure pas une cacahuète.)

Ne croyez pas que je connais que depuis hier et que je fais genre.

J'ai une culture street-underground de dingue, un peu. Si, si.

Et donc quand j'avais dix ans, je vous le disais je sais plus où et quand, j'écoutais Assassin.
Je me souviens:

"En Chine, les étudiants de la place Tian'anmen, se sont fait assassiner/ même sentence au Vietnam pour un poème/ au Chili/ au Maroc/ au Malawi, tu critiques ton gouvernement en prison tu pourris/ Au Nigeria, tu voles c'est la mort, même sentence en Iran si tu dis que le pouvoir a tort/ Où est passée la liberté d'expression?/ J'écris contre l'oubli mais ça ne reste qu'une chanson..."

Je veux pas trop me la jouer, mais quand même: j'ai tout écrit de tête là.
Ca fait autant de temps, une décennie, que je l'ai pas écouté la chanson! Je vais faire un tour sur Deezer, pour me prendre une ride au coin de l'oeil avant de partir en vacances.)

(J'ai écouté. Comment c'est à l'ancieeeeenne !)

Ainsi, déplorons! -parce que j'ai peut-être un peu bu mais je me souviens encore de quoi je cause-, déplorons la miteuse cérémonie qu'ils ont eu le droit de faire en mémoire de ce massacre à Hong-Kong, qui bénéficie d'un régime particulier, où ils étaient pas beaucoup, tandis que les autres centaines de millions de Chinois n'ont rien fait/ rien dit/ rien pu.

On en parlait avec mon ami F. , je dis F. parce qu'il n'aime pas trop être cité. Je le comprend. Mais il faut que je lui rende ce qui est à lui, de m'avoir non seulement inspiré ce post, grâce à ses mots enchanteurs et féconds, mais en plus permis de lui piquer sans scrupule aucun sa conclusion.

J'abrège, car c'est tout en images. Vous verrez, ça dit tout, à peu près, de ce voyage. C'est donc lui qui me les a envoyé, sur ma boite mail. Il ne disait rien, pas de notes explicatives, nous sommes entre intelligents voyez-vous, mais surtout nous sommes entre amis qui pensons fort l'un à l'autre. Son choix est absolument parfait. Surtout quand je vous rappelle que ceci n'est pas un blog politique, sinon un blog égocentrique qui pioche totalitairement dans l'actualité ou les choses et les gens qui l'entourent pour se raconter, et que par conséquent la subjectivité totale du choix est carrément assumée. C'est une sorte de Zapping. Un Zapping frais et drôle qui illustre cependant la confusion de ma crainte, ma peur, mon impatience, ma fascination pour la Chine et ce mois torride qui m'attend...











vendredi 12 juin 2009

China Girl Contre La Censure #4, ou Celui-ci et Celle-là.

Qu'est-ce qu'elle est ironique, la vie.




Quand on commence un post ainsi, amis lecteurs, il faut s'attendre au pire, ou au meilleur. Je disais donc...
Oui, parce qu'il y a deux-trois mois j'aurais donné beaucoup pour être à la place à laquelle je suis en cet instant même. Quelle place? Quels ont été les véritables changements de ces derniers mois, justement?

Je précise avant tout que je n'écris pas afin de figer les choses, et de poser les progrès comme des victoires; chaque instant est en mouvement, je le sais bien mais bon, des touches de clavier, du noir sur blanc, ça fige un peu, on n'en est pas encore à la véritable avancée technologique qui permettrait de laisser de la liberté et du mouvement dans les associations linguistiques. Passons.





Donc oui, quelques mois avant, pas de boulot, pas trop en tout cas, pas de projets, pas trop en tout cas, pas d'amour, pas trop en tout cas. Je ne dis pas que tout a hyper changé. Mais déjà, suite à une grève sans fin, les exams sont passés, et si l'on se fiche un peu des résultats, l'important, c'est ce poids en moins sur la conscience.
Niveau boulot, je ne me plains pas, même si je devrais me plaindre d'être un vendredi soir 00:17 devant un ordi dans des locaux plus vides que vides. Je suis le fantôme de la pièce du fond, du cagibi. Mais en temps de crise, c'est pas plus mal d'avoir des choses à faire. On se sent utile. Au moins.

C'est au niveau des amours et des projets que tout ce complique. Je pars donc dans une semaine, jeudi prochain 15 h, en Chine, pour un mois. On en parlait avec une copine, Manouche, et on disait qu'un mois, c'est une étrange tranche de temps, quand même. Parce que dix jours c'est rien, quinze jours c'est trop cool, trois mois c'est un vrai départ, tandis que un mois c'est tout à fait entre les deux. Assez pour partir et péter un plomb, assez pour se déconnecter totalement, pas suffisament pour anticiper la révolution et la faire profondément comprendre à vos proches.

J'en ai un, tout près, pas loin, qui n'a pas l'air de s'en soucier. Pas trop. En même temps j'en sais rien, j'en suis pas sûre, je ne vais quand même pas aller le voir excitée comme une puce et faire "Alors alors ça te stresse à mort toi aussi que je parte pendant UN MOIS hyper hyper LOIN avec mes COPAINS pour faire la fête, me dépayser, et OUBLIER Paris?"...

Non mais, franchement, un peu de calme.






Cependant je vois bien que je suis face à une situation particulière, on ne peut le nier. Cette situation se décline grosso-modo en trois aspects:

1* Un mois, c'est rien.
On s'aime bien, et puis je peux bien croire que je suis une chouette fille, unique, drôle, que j'ai bien creusé ma place en ce monde et que chacun a la sienne et que donc me faire du soucis, c'est puéril et bête. Un peu de confiance, 30 jours ce n'est justement pas trois mois, et hop! ça passera très vite. Je vais m'amuser, en plus, en attendant. Et Paris, en juillet, c'est toujours les mêmes personnes qui restent, donc la tentation n'est pas fofolle, on s'en lasse vite.

2* Un mois, c'est tout. C'est énorme.
On fait quoi pendant un mois? On se prive de sexe? Ouhla. C'est très scabreux d'entrer dans la sphère du :"Tu vas faire quoi pendant le mois où chuis pas là? Te branler tous les jours ou niquer des filles comme ça?", surtout, surtout dans un blog, alors que j'ai encore rien soufflé en chair et en os. Pas bien. Ne continuons pas sur ce terrain-là. Mais n'empêche, je peux pas franchement dire comment je serais dans un mois. Quel regard la Chine va me donner de la France, de Paris, de ma petite existence? Et si je trouvais tout dérisoire? Les choses qui m'ont tant tenu à coeur, si vaines? Remarquez, je ne risque pas au moins de sombrer dans une obscure religion, un obscur bouddhisme, puisque bouddhiste, je le suis déjà. C'est au moins ça de gagné. Mais je mangerai sûrement des scorpions en brochette, et ça, ça change une femme. Faut faire gaffe.

3* Un mois, c'est ce qu'on en fait. Certes. Et puis: "ce qui ne tue pas, rend plus fort".
Aie aie aie, c'est prendre le risque de mourir, quand même. Je vois le verre à moitié vide là, mais allez savoir pourquoi je suis très très sceptique quant à ce que je laisse derrière moi... Ceux que je laisse derrière moi... Allez, trêve de bluff: celui. Celui que je laisse derrière moi. Comme dirait mon frère, c'est le moment pour celui-ci donc, de se faire des pokers et des putes à gogo. La joie. Bon, je vous le cache pas non plus, il y a une petite communauté d'expatriés en Chine, pas trop mal... Et à en voir la population locale environnante, ils doivent être en chien, ces riches et ambitieux avocats des affaires internationales que voilà. On est à égalité dans la prise de risque, donc. En même temps c'est très débile de penser comme ça: comme dit ma cops Olia, pas de mercantilisme en sentiments, c'est nul, puis on est toujours ex aequo dans la vie. C'est vraiment très très bas de ma part de penser à ce genre de choses. D'assurer mes arrières. Quel esprit vil et revanchard alors. C'est nul. Nul. Bah. Mauvais.

Bref. La Chine m'attend. J'ai évidemment très très envie d'y aller.





Mais je vous disais à quel point j'aurais pu désirer la place à laquelle je suis aujourd'hui et l'ironie de la vie. Oui, car au moment où j'ai le plus envie de profiter de l'autre, de celui-là, je ne peux pas vraiment, j'ai trop de taff: pas de grasses mat', pas de ciné, pas de promenades, de brocantes, enfin, de trucs trop cool à faire avec un mec qu'on aime bien, avec lequel on pourrait aussi se la péter un peu (Quoi? Je pense encore à assurer mes arrières? Qu'on me voit avec un bogosse, c'est cool non seulement pour mon image, mais pour quand je serais célibataire on se souviendra que je suis pas une rigolote et que je me tape des bogosses? C'est nul de ma part. Vraiment minable. Moche. Pas bien, Bethsabée. Pas bien du tout. Cesse.).
Bon, on copule un peu, c'est déjà pas mal. In extremis quoi.






Mais quand même.

Or, j'étais consciente au moment de prendre mes billets d'inscrire une attitude originale dans ma vie: désormais, je n'attendais plus rien, ni personne, ni rien de personne. Et voilà une bonne chose de faite. C'est la première fois pour moi de faire quelque chose de si éloigné d'une intrigue amoureuse. J'ai fait des choses folles, traversé la France à 16 ans de fond en comble en auto-stop, oui, mais avec mon mec; je suis partie à 19 ans au bout du monde, oui, mais pour rejoindre mon mec... J'ai fait des histoires d'allers-retours et de voyages à tout-va, mais pour de l'amour. En Argentine, on dit à ce propos, aux jeunes garçons, qu'un poil de chatte tire plus loin que cent chevaux. Vous voyez ce que je veux dire. Dans mon cas, on aurait dû en faire l'équivalent pour les jeunes filles :"Attention, un poil de bite t'emporte plus loin que...."

C'est du joli.

Bon, là, je vais voir un garçon quand même en Chine, mais c'est le meilleur ami, ça ne compte pas. Il n'y a pas d'étendard romanesque brandi, juste le pari de rigoler jusqu'à s'en plier les tripes, et faire un peu de sport aux abdos, qui se sont ramollis depuis qu'il est parti, du coup.

De plus, je crois qu'il vaut mieux prendre des vacances que d'attendre qu'on nous les propose. Ça peut paraître castrateur comme proposition, mais à force d'attendre, et je parle de façon tout à fait générale, je ne vise personne, hein, on augmente simplement le facteur déception. J'ai assez donné perso. Je préfère le facteur je-prend-mes-billets-sur-Opodo-toute-seule-comme-une-grande-avant-que-tu-me-fasses-bader-avec-tes-fausses-promesses-ou-ton-Club-Med.
Et puis, je ne supporte plus cette passivité de demoiselle aux ongles vernis. Action, action, action.


Enfin n'oublions pas que je suis une angoissée, qui a trouvé un certain réconfort dans le doute: au moins, je sais une chose: je pars. Après, dans quel état je pars, dans quel état je serrai, et comment je reviendrai... C'est un autre problème.

Alea jacta est.






jeudi 11 juin 2009

Parlez-moi d'amour...

...parlons d'amour.





Je l'ai au bout de la langue.
Sur le bout des doigts. Envie de me bouffer les mains, alors moins cannibale, je ronge mes ongles.
Personne doit savoir. Surtout pas moi. Surtout pas lui. Certains le savent; je l'ai mal-admis. Mais ce sont les moins importants, des protagonistes en papiers kraft, sans couleurs, plats, rêches, rigides comme de la morale même dans leurs jugements libres; tandis que nous sommes poupées de pâte à modeler, on sent l'enfance, on est mous, parfois on se sèche, on mélange mal les couleurs, ça fait moche, on se plie, on se cambre, on se casse, mais surtout on est les héros de l'histoire.

Au début, on était pleins.




Deux d'abord. Mais pas les bons. Deux d'un côté, deux de l'autre. Bon, de mon côté, trois-quatre-cinq, ça dépendait de la semaine. Eux, deux. Une de trop. Lui en moins avec l'autre poupée de chiffon. Attention à l'incendie de la poupée de foin.
Moi... Poupée pas encore, entourée de pantins, un par-ci, par-là, va-t'en et reviens, habille-toi, déshabille-moi, tu me fais mal.





Puis les verres de vin.
Par exemple.
On a chanté des chansons. Au début, je chantais seule, et je chante si mal. Maintenant encore je chante mal mais je chante en sourdine dans un cocon partagé, cocon de coton molletonné et les critiques sont des feuilles de plantes toutes douces et vertes clair, sûrement crues et pas mûres mais elles rembourrent tout encore et c'est pas trop embêtant finalement.


Lui, il est peut-être en bois sinon. Parce qu'il duuuure. C'est du solide.


Il n'a pas le zizi mou non plus. On dirait un petit diable, avec des ailes diaboliques dans le dos, un sourire fatal et diabolique, des yeux de petit diable, un charme démoniaque, une queue en forme de pique avec des sorts diaboliques au bout, et d'autres choses de cet acabit.
Il a des petites cornes, et s'en accommode bien.





Elle, moi, l'autre, toi, nous, elle, moi, j'ai et on a trouvé une auréole au coin de la rue d'un bar de nuit et elle s'est collée, j'ai essayé de la jeter dans la poubelle mais les sentiments qui sont au bout des doigts qu'on a envie de bouffer, ça rend ange, ça me range, c'est déprimant.

On voudrait des burgers et du coca et des sandwichs à scanner, avec des fringues chères et de mauvaise qualité, puis finalement on vit à poil dans des draps foncés et des toges mordorées et des kilos en trop et des coups de fil auxquels pour changer on répond, et des gentillesses qui restent au travers de la gorge, alors qu'on voudrait pas.





Puis on se fait du thé, et des cafés, et des thés. Et des cafés et des thés.

L'un part, l'autre reste, qui s'en aperçoit? Il suffit d'un geste que pourtant l'on ne fait pas, suffit d'un peu de poudre sur les joues, du mauve, d'une amitié à 500 balles, d'une dette de coeur, d'un divorce, d'un Monsieur-Madame et du bon nom du fils.

Au pire du pire, prendre la pilule du lendemain.






Mais parlez-moi moi d'amour, parlons-nous d'amour? Donnez des pigments colorés et de la cendre, du fer et du bois, des poupées par-ci par-là qu'il faut récupérer, couper, coiffer, baiser s'il-vous-plaît, et embrasser. Un peu oui. Pas trop longtemps.

Les baisers on les laisse de côté. Parce que c'est le plus terrible, on s'y noie complètement, un jet de salive, un murmure, parfois j'ai envie de dire "maman" après tellement c'est bon, et tellement c'est frais, ça sent le caramel à l'intérieur-même si j'aime pas ça, ça nuit à la bêtise, les bons baisers, même les cons y arrivent, même elle, et même moi, même si les meilleurs sont les plus rares (comme d'habitude) c'est la démocratie des intelligents, tout le monde s'y retrouve. Au final.

Mais qui c'est qui comprend?

Parlez-moi d'amour, parlons-nous d'amour?







Amour, un travail à plein temps.




China Girl Contre La Censure #3

Sans grande introduction, j'ai décidé aujourd'hui de vous révéler (scoopS) des choses toutes simples qu'en 23 ans je n'avais pas capté. Ce qui expliquerait mon nombre d'échecs, que ce soit en amour, ou en général.

Vous souvenez-vous de l'époque où je vous bassinais avec le Prince Charmant?

Les garçons parlent peu, et parfois, disons qu'ils parlent bien.
Il y a quelque temps, j'envoyais un sms incitant mon tendre à être "charmant." Doutant de l'effet choc d'une telle injonction, "sois charmant", je montrais le sms à un copain, qui a bloqué direct:

-C'est quoi ça, il me dit, "Sois charmant"?

Je fais ma maligne, lui expliquant, au cas où il aurait pas compris, que c'est une référence au Prince charmant, au topos du conte de fée dans la vie réelle, et par là même une invitation très discrète à la romance.

Et voici ce qu'il me répond, mine de rien:
-Mais nous, on veut pas être des Princes Charmants, on veut être des héros.

Quoi? je lui fait... (Mais de quoi il parle?)

-Bah oui. Vous voulez des Princes Charmants, tandis que nous on veut être héros: des pirates, des aventuriers, des guerriers, des sauveurs, enfin, pas des Princes Charmants. Pas du tout.

En trois seconde, j'ai révisé mes classiques, mes contes et mes Disney...

Qui est le Prince Charmant?

Il est vrai que c'est un bellâtre quelque peu insipide, fils à papa, qui s'efforce une fois dans sa vie de braver un dragon, ou une sorcière, ou un génie, pour conquérir la princesse, et la mettre dans son pieu. Puis ils vont vivre heureux et avoir pleins d'enfants. Quand on y jette ce coup d'oeil, il semble évident qu'il y a plus sexy comme plan de carrière. Vive l'ambition: avec la thune de papa j'achèterai une épée et une super cape et j'irai te pécho pendant que toi tu dors. Génial. Merci les contes de fées, merci Disney.

Je l'ai déjà dit, mais cela affirme une fois de plus mon propos: on veut plus être Mulan, ou la futée Peau d'âne, ou la courageuse et intellectuelle Belle, que la belle dormeuse du val ou la victimisée Cendrillon.

Sur le coup, j'avais peut-être assez bu, mais ça m'a paru une putain de révélation quand même: pendant qu'on s'évertue à les faire plier et à les foutre dans nos moules (attention, double sens, phrase obscène) rigides pour Princes Charmants (allant parfois jusqu'à les épiler, pauvres bêtes, ou les teindre en blond), nos hommes déchus se brisent à leur rêve ultime: être des héros, des aventuriers, des pirates. Et comprendre cela nous permet d'expliquer un tas de choses: le goût des garçons pour le camping (aventuriers), qui nous sauvent des bébêtes (ces héros !), leur irrésistible envie de nous emmener voir des films flippants au ciné (faible femme, cache-toi sous mon aisselle, je te protègerai, je suis là... Je suis un héros. Un vrai. Chaud comme la braise.), leurs filouteries d'adolescents (je t'ai piqué une tablette de chocolat chez l'épicier/un demi au bar/un euro=je suis un piraaaaate !), et bien des choses encore.

Résignons-nous.

NO PRINCE CHARMANT.

L'homme ne sera pas gentil et doux et ce qu'on espère sans cesse de lui; il ne viendra pas à l'improviste en bas de chez nous, quand on est fâchées, pour nous dire combien il nous aime; il ne dira pas à ses copains comme il est fou de nous; il ne pleurera pas, même quand c'est très triste. Et aussi, il s'en remettra: il n'y a que les Princes Charmants pour passer toute l'histoire en quête de la jeune femme, qui, au loin, patiente. Tels des Ulysse en puissance, ils ont une quête, certes, mais elle est semée d'embûches qui attestent que ce sont des héros, et pas des tapettes: sirènes, muses, reines, laitières -tout y passe. Et tels des pirates, ils abordent et abordent encore les territoires inconnus.

Doit-on leur en vouloir?

...

En toute franchise, qui se masturbe en pensant à Phillipe?

Bref, c'était le scoop du jour: il n'y a pas de Prince Charmant, mais des héros en puissance.




mercredi 10 juin 2009

China Girl Contre La Censure #2

Jour d'aujourd'hui, rien de nouveau sous le soleil.

(J'arrive même à faire des blagues sous la pluie.)

Contre vents et marées, paupières lourdes, tremblements de mains à cause de trop de café, je me bats pour écrire le néant d'une journée de travail trop chargée. Comme Assassin, j'écris contre l'oubli: véritable odyssée lyrique, que de faire des phrases en mon état.

Je suis de mauvaise foi, mais au moins, je post.
Quelque chose.

Deux-trois mots.

Des petits riens.

Aujourd'hui, donc, j'ai squatté, comme hier, les locaux de la_bande_originale. Vous pouvez aller voir leur site, qui n'est pas tout à fait terminé (mais qu'ils sont fainéants !), et si vous ne comprenez toujours pas vraiment ce que c'est, je cite leur baratin, pardon, jargon: "agence de création de contenu." (La blague)

Ça fait toujours mieux que potes-branleurs-doués-touche-à-tout, ping-pong party, mini-short, jolies filles, et concours de lancé de noyaux de cerises à 19h.

Néanmoins je devrais modérer mes propos, car je leur suis très redevable: c'est bien cool de bosser ailleurs que chez soi.
Puis ils me filent du café, et de la bière (tandis que mes offrandes ont été sans succès: thé Leader Price, et des pailles fluo que j'ai péta dans un vieux bar).
Ils sont sympas à la_b_o.

J'y suis bien. Bon, sauf qu'il fait 10 degrés et que le bureau dans lequel je me suis isolée sens la bite, ou, dixit l'un des énergumènes, "le cul de mec". (Notons la précision générique importante.)

L'ambiance étrange du lieu, entre posters d'animaux, rappeurs français, catcheurs, tunning, et un méga poster d'Eddie Mitchell, ne m'a pas empêché de garder mes objectifs minceur bien en vue:(Nous sommes vers Opéra, et ça aide quand on décide d'un coup d'arrêter la junk food...)





J'ai mangé sain. (miam) Et surtout surtout, j'ai résisté aux attaques sournoises, aux feintes puériles et honteuses d'un certain collègue (dont le nom commence par A.):





Non, je ne mangerai pas cette cerise que tu as mis sur mon sucre à café.





Non, je ne mangerai pas cette tartellette Bonne-Maman au caramel-chocolat que tu t'entêtes à laisser sur la table. Tout à côté de moi. Sous mon nez.







Bon, demain, je ferai mieux comme post. Je raconterai un putain de scoop de ouf même. Promis.

mardi 9 juin 2009

China Girl Contre La Censure #1

Journée épuisante.
Je sais qu'écrire un peu ici me détend.
Hum... J'aime.

Beaucoup de boulot, beaucoup de retard, car tout se joue cette semaine: le 18, je pars en Chine.
Oui oui.
Non, pas pour du boulot. On part entre trois meilleurs potes, rejoindre le 4ème du crew. La Boka Team, on s'appelle, cherchez pas, ça vient du collège, c'est bien long à expliquer, c'est juste un délire d'ados attardés.

*coup de fil*/ Reprise.

(Plus que dix minutes... Je suis pressée.)

Donc je disais, je pars un mois en VACANCES en Chine, vous allez me manquer, certains plus et d'autres moins... Le seul hic, c'est que, j'espère en tout cas, moi je vais vous manquer. Ne croyez pas que vacances= silence. Mais l'ami qui est en Chine, et qui avait le plaisir de me lire, s'est vu tout à coup dans l'impossibilité d'accéder à mon blog depuis Shanghaï.
Nouveau.
Je suis censurée.
(Vais-je commenter cela? Demain.)
Le problème réside simplement dans le fait que je n'aurais sans doute pas accès à mon/mes blogs.

Et c'est long, un mois sans récréation virtuelle, palpitation, narcissisme, et fautes d'orthographe.

J'ai donc décidé, pour contrer cette muselière communiste et totalitaire, et répressive, d'écrire, avant de partir, TOUS LES JOURS.

Comme maintenant, et que je suis crevée, seule dans un grand bureau tout vide, qu'il fait froid, qu'il est 21h.

Oui, je me plains, et alors?

Je me sacrifie comme Charlotte Gainsbourg dans Antichrist. Corps et âme à vous. Corps et âme au blog. Corps et âme pour la démocratie...

Au fait, vous avez voté ?

À demain.

Ps. J'ai pris aussi, vu mes posts courts et peu pertinents, l'initiative d'agrémenter en images ma créativité. Florilèges et surprises, pour toi public.











lundi 8 juin 2009

Comme à la télé.

Je n'ai pas la télé.
Justement.
Ça fait plus de cinq ans. Elle a été bannie de la maison, pour tentative de divorce (père affalé devant, mère affolée derrière), puis indésirée en Argentine, et enfin inaccessible en France. Je ne suis pas fondamentalement contre un écran plasma, mais là, vraiment, y'a la place de rien. La petite télé qu'il y avait m'a gonflé, je l'ai jeté.
Quoiqu'il en soit y'a un petit bout de temps, je dormais chez une copine (je milite pour le retour des pyjamas party aussi), et on regardait la télé en fumant des joints. Fin de soirée de folie. Bref, entre mes paupières floues, je vois quoi? Des gros. Sur le câble. Qui se pèsent pour perdre du poids, qui perdent du poids pour gagner. Je trouvais ça vraiment nul. Ma copine, me dit, morte de rire, que y'a des années, en fumant des joints encore, elle avait eu cette super idée avec son copain, de faire des reality shows en faisant maigrir des gros, que le meilleur maigre gagne.

Mais pourquoi je vous raconte tout ça? Quelle digression... La vraie histoire a commencé avec une conversation de cuisine, entre trois copains (deux filles-un garçon):

-Roh, j'ai trop grossi, chuis trop fat...C'est le bad pour l'été.
-P'tain, moi aussi.
-P'tain, mais moi pareil.




-Je vais faire de la piscine. J'ai acheté un bonnet et tout.
-Clair. Il faut faire du sport.
-Sérieux?


-Tu dois perdre beaucoup de poids pour être comme tu veux?
-Moi genre trois kilos.
-Moi aussi... Quatre. Et toi?
-Pareil. Dans ces eaux-là...





*Soudain, une idée:

-Hey, et si on faisait un truc? On se pèse, right now, et on se donne du temps, genre l'été, le 1er septembre, on se pèse, et celui qui a perdu le plus de poids a gagné !
-Gagné quoi?
-Faut un truc...
-Bah ce que l'on veut, et les autres lui offrent- dans la mesure du possible.
-Moi je veux des étagères. Et je veux qu'on me les monte.
-Ok.
-Ok.

-Toi tu veux quoi?
-Heu... Moi j'aimerais bien des putains de baskets, quoi. Parce que j'en ai pas.
-Ah ouais ! Ok.
-Bah moi je voudrais bien aussi des putains de baskets.
-Ok les gars, on oublie les étagères, les baskets c'est un super truc, ça fait qu'on a le même gain, et pour le gagnant ça fait une journée shopping tous ensembles et il choisit des PUTAINS DE BASKETS !!!

-Grave.
-Grave.
-Grave.

Voilà, vous savez tout. La compétition acharnée a commencé.
Depuis, on est des fouines entre nous, prêts à tout pour gagner (et maigrir) :

-Hey, je descend faire des courses, tu veux des trucs?
-Non merci.
-Sûre?
-Oui.
-T'as pas faim.
-Non.
-Ok.

*Dix minutes plus tard.

-Tiens, je t'ai quand même pris de cookies.
-Salope.
-Mange, c'est comme t'aime.
(Ouvrant le sachet, inspirant, expirant) -Non.
-Alleeez.

-Crève, ou achète-moi des baskets.
























-Tiens, les filles, vous êtes là? Je vous ai pécho des knacki-ball !


Petit bâtard.



mercredi 3 juin 2009

Mercredi mon kiki

Il y a des jours comme ça. Des jours de merde, un peu. Enfin, des jours de merde en leur essence. Des jours fondamentalement de merde. 
Par exemple, quoi que je fasse, ou pense, je devais de toutes façons me lever à 7h ce matin pour me pointer à 8h30 à l'autre bout de paris, dans le 13ème, pour une "analyse filmique" sur Hitchcock. Génial. Hein.
Tiens, je vois  qu'il fait déjà beau. Bien qu'on soit l'aube. Super. La journée sera chaude, donc. Très. Vu l'intérêt que porte le gouvernement à l'Université Française, vous pensez bien qu'il n'y a évidemment pas d'air conditionné dans les amphis bondés. Juste une salle, sombre, et feutrée, avec 38 centimètres de table par étudiants, et le ronron d'une bouche d'aération qui n'aère rien. Non, je n'exagère pas, ce n'est pas la prison non plus. Quoique je ne suis jamais allée dans une prison...




Bref. Je me suis fraîchement levée, j'ai essayé mille trucs, on se demande pour quoi, hein, vu qu'au final j'étais pas seulement à la bourre, mais sapée comme une grosse mamie. Je pense bien ces deux mots mis ensemble: grosse (mon bidon, mes seins, mes bras, mes orteils, tout, tout), et mamie, puisque j'ai mis un truc qui devrait faire cool, un petit tee-shirt frais Comptoir des Cotonniers, mais y'a rien à faire, sur moi tout fait Carrefour aujourd'hui, et je n'ai mystérieusement pas su éviter la périlleuse jupe pseudo-bohème au genou (la honte) blanche, avec.. des ballerines. Mauvais jour, donc. J'en étais là. 

Mais jusqu'ici y'a pas de drame non plus, y'a juste une pauvre étudiante grosse et moche qui a la méga tête dans le cul dans le métro. Je suis en retard, mais ça va. Étant donné que c'est de l'analyse d'extrait, y'a juste intérêt à pas rater la projection de 3 minutes qu'il faut analyser après, de façon pertinente, pendant 4 heures. C'est pas la mer à boire.
Quand j'arrive sur le quai du RER, et que j'entends "30 minutes de retard quai B, quai B, 30 minutes de retard..." Juste sur mon quai, juste sur ma ligne, juste dans ma direction. Je panique. Parce que je serais trop en retard, là. Je déteste être en retard en plus. J'aime être ponctuelle. Alors je cours. Comme Lola dans le film. je cours après des millions, des millions de secondes. A la recherche du temps perdu vs la panique hitchcockienne. 

En courant, bien que je maudisse la chaleur, le soleil trop en forme, les quais de Seine d'Austerlitz aux Grands Moulins, les voitures, le bus derrière lequel je cours en faisant des signes et qui ne m'ouvre même pas la porte quand j'y tape trois fois gentiment  au feu rouge, et mes gros nénés lourds qui bougent lourdement, dans mon soutif énervant, je bénis mes ballerines de mamie. J'avais failli mettre des talons... Vous imaginez? C'est ce que je me dis, pendant que je cours. Moi j'imaginais pas. J'aurais pleuré, pour sûr.

J'arrive en nage. Dans la salle. Dans le noir. Je vois rien. J'entends qu'on m'appelle en chuchotant (j'ai encore des amis, malgré tout), mais l'extrait commence. Je m'assois n'importe où, un peu honteuse, rouge, décoiffée, mais c'est pas le pire, en nage surtout, et grosse et vieille. (Je vous le redis à chaque fois, au cas où vous n'auriez pas encore compris.)

Attention suspens effroyable...
Rear Window. Fenêtre sur Cour.
Un classique. Que j'adore.

"Facile", se dit tout le monde.
Sauf que moi je sais (alors que tout le monde il est bête comme des chaussettes) que lorsque ce n'est pas un obscur Hitchcock, comme Correspondant 17, mais un classique vu et revu, ça veut dire que ceux qui ont étudié ont lu mille choses dessus, et que donc ça va. 
"Pour ceux qui ont étudié".
C'est un vrai sujet de suceurs.
Aucun espace de création dans ce truc rabâché.
Nul.

Alors on fait comme on peut. 

Après, on passe l'aprem au soleil, sur la pelouse du campus de la fac. Vous vous dites que ça va, que j'en fait un peu trop, que c'est cool finalement. Que y'a rien de fou à n'être qu'un cliché étudiant. On s'en remet vite. Sauf qu'on a faussement l'air de jeunes heureux, alors qu'on attend de passer un autre partiel de 4 heures sur "La nouvelle, écriture de la totalité." Le nom des cours, je vous jure. C'est sur les Mille et une nuits et le Décaméron de Boccace (prenez-en de la graine). Ça va quoi. Oui, ça va, j'ai compté comment ça allait: ça va de 2400 pages.
Bon.
On n'est pas des tapettes.

Sauf que, surprise, on se rend  compte, ahuris, tous, que le sujet porte sur Pasolini, et sa Trilogie de la Vie.
On croyait que c'était facultatif, ça, dans la bibliographie indicative. Autant croire au Père Noël aussi.
C'était donc 2500 pages + 6 h de film où ils niquent comme des caniches, et que c'est pesant de voir ça stoïque parce que ça réveille des instincts canins les films de Pasolini. Enfin, chez moi en tout cas. 




À 18h15 je sens enfin le vent de la liberté sur ma nuque. Le soleil décline: super. Je prend le RER. Il est à l'heure. Super. Je passe par Châtelet, et, déprimée que je suis, je me dis que malgré mon découvert bancaire d'un million d'euros, je m'achèterais bien une combi-mini-short-zébrée.
Le H&M est blindé, mais je ne désespère pas. Je prend pleins de trucs à essayer même, des robes moulantes et tout et tout. Quand j'arrive à la cabine, la meuf me dis "combien d'articles?", auquel je répond naïvement: "Sept."
Elle me fait "posez-les." Elle attend. Je sais pas ce qu'elle fout, y'a la queue, des cabines  libres, mais elle me fait poireauter. Elle compte enfin un à un mes articles, minutieusement, me jetant des coups d'oeil hostiles, de bas en haut, et vice-versa.
Quoi, on peut pas être épuisée-grosse-moche-perdue-étudiante, et faire du shopping chez H&M un mercredi soir?

C'est quoi ces soupçons-là?

Évidemment, je n'ai rien acheté, puisque je suis...blabla rien ne m'allait. Je lui rend les articles, et les recompte minutieusement: "...cinq, six, sept. Merci." Pétasse.

Retour à la case départ: la charmante station Châtelet-les-Halles. Y'a que Obispo pour faire une chanson lyrique et onirique là-dessus. (Ou c'était Florent Pagny? J'ai un doute, mais je veux pas vérifier. Ca suffit pour aujourd'hui la souffrance.)

Bon. Je vais enfin rentrer me poser.
Mes 2500 pages me pèsent à l'épaule.
J'ai faim.
Je suis blabla...

Nous sommes une multitude de petits insectes travailleurs et soucieux, connaissant par coeur le chemin, et où il reste des 20 Minutes pour les mots croisés et l'horoscope, et l' on se faufile comme des virus à travers les couloirs, on brandit nos pass comme des foufous, y'a des bips bips de  partout... Quand soudain un contrôleur surgit au-devant moi; pour me contrôler. Oui. MOI. Perdue dans la multitude. Invisible avec mes 1m57. MOI. Pas le chinois qui vient de passer juste avant moi (alors qu'il m'a tout l'air louche, lui), ni personne d'autre d'ailleurs. Non. Que MOI. Spécialement MOI, en exclusivité pour me gonfler.

Ainsi, pour couronner cette journée de merde, j'ai été en plus victime de discrimination. A deux reprises même. (N'oublions pas la meuf des cabines tellement intolérante.) Les gens se méfient des grosses-vieilles-moches des mercredi. J'ai une dégaine de voleuse pour la meuf du H&M, et j'ai l'air pire que tous les pires de Châtelet pour les agents de la RATP.

Putain quoi.

Je veux pas en rajouter dans le glauque... Mais je pourrais. 

Néanmoins mon physique antipathique et désagréable ne m'a pas empêché d'observer des choses tout à fait insolites aujourd'hui:

* J'ai vu un tatouage de l'Afrique avec écrit Carpe Diem dedans. C'est dingue. N'est-ce pas.
*J'ai remarqué enfin que lorsque les gens baillent la bouche fermée, refrénant le bâillement, ils ont des faces de dinosaures.



*J'ai réussi enfin à éradiquer toute jalousie de mon être, surtout en ce mercredi-mamie où je me sens particulièrement moche. En effet, le meilleur moyen de ne pas être jalouse, c'est de se dire: de toute façon j'en ai rien à foutre, rien ne dure, tout est voué à l'échec, ce détail n'est rien face à la mort qui se rapproche chaque jour, que ferais-je de cette rivalité au tombeau, et enfin  je me barre en Chine dans 15 jours. Voilà! Plus de jalousie! Que du nihilisme communiste. Ça marche à mort, je vous assure.

* Enfin, désespérée par le H&M, je suis passée au GoSport. J'ai acheté un bonnet de bain et des lunettes de plongée. Pour faire de la Na-ta-tion. Oui messieurs-dames. Grande première.
Bientôt, je serais bonne!





Ça sent le jeudi qui se pointe, ça.