jeudi 30 avril 2009

Mon ex-mari, Facebook et moi.


Alors voilà, ça fait un bail que j'ai envie de parler de Facebook. Évidemment, quand on parle de soi, de ses rapports humains, il est difficile de faire désormais l'impasse sur l'absurdité relationnelle créée par ce site. Car oui, on l'oublie souvent, mais après tout, ce n'est qu'un site. Il y a mille choses à dire sur Facebook; grâce au ciel, l'époque du poke est révolue, désormais on ose carrément chatter pour se faire comprendre que y'a moyen.

Enfin, je ne peux pas tout dire d'un coup sur Facebook.

Je vais donc rapidement parler du rapport entre mon ex-mari, Facebook, et moi. C'est beau, dit comme ça, ça fait ménage à trois... Justement.

Quand on s'est quitté comme nous, fous amoureux, déchirés, et tout et tout, et que que l'on vit à 13000 km l'un de l'autre, ça semble très déplacé d'avoir de ses nouvelles... par Facebook. Surtout qu'un mail de lui, c'est très rare. Sans parler du néant de nos conversations téléphoniques, qui seraient cependant bien utiles pour un divorce qui s'éternise, et m'impatiente. Mais, au moins, et ça c'est le côté positif d'avoir épousé un étranger qui ne vous suit pas désespérément dans votre pays (pas deux fois, du moins, et pas pour l'instant...), j'ai ainsi le tendre plaisir de ne pas le croiser chez Moune, ou ailleurs, chez le boulanger.

Ça, c'est dans la réalité.

Le jour où j'ai reçu sa friend request ( j'ai gardé Facebook en anglais, pour ne pas m'énerver des absurdités idiomatiques de sa traduction en français, et parce que l'anglais, c'est encore une barrière, une distance, par rapport au monstre.), j'ai évidemment pensé aux conséquences réelles de ce rapprochement virtuel... Etais-je alors prête à voir ses photos, avec pleins de filles bronzées made in Argentina? Pas trop. Mais j'ai tenté le coup, de toute façon persuadée d'avoir 200 photos de plus que lui. (De la noblesse d'esprit).

Au début, nous étions courtois, et tout se passait bien. Il ne commentait rien, se connectait très peu de toute façon (qu'ils sont choux les nouveaux sur Facebook, timides, ils ne comprennent rien...), et filait doux. Mais nous avons de l'humour, lui et moi, et pour rire donc, on s'est mis, un de ces quatre matins, "in an open relationship". Et oui, on trouvait ça trop drôle, ironique, puisque théoriquement nous sommes toujours mariés, tandis qu'on ne s'abstient pas pour autant. (Ce serait bien con, vue en plus la distance qui nous sépare... Bref.)

Et là, effet visuel dingue, je vois, sur la même ligne des news Facebook:

" ♥ Machin et moi are now in an open relationship".

C'était trop...

-le ♥ . Déplacé, vraiment. -appuyé par le Machin ET moi, comme si encore...

Ça n'a l'air de rien. Bah divorcez d'abord. C'est un putain de travail sur soi, c'est comme si après le bac on retourne en primaire, pour tout réapprendre, un peu. Alors là, je me considère genre au collège, et cette phrase, je l'ai trouvé trop absurde, trop j'ai fait tant de chemin pour avoir un putain de coeur à côté de ce putain de mec, et j'ai paniqué: je l'ai viré de mes friends.


Easy doing on Facebook: si simple, net, concis. Protégée dans le nid douillet, quoi.

Bon, il faut que j'abrège, sinon ce post n'en finira plus.

Quoiqu'il en soit, après maintes péripéties et autres méfiances, nous sommes au jour d'aujourd'hui, et jusqu'à nouvel ordre (ou nouvelle meuf méga officielle) potes sur Facebook. On a compris, on ne déconne plus avec les statuts de lovers comiques.

Facebook permet ainsi de créer des situations inimaginables, qui nécessitent de prendre considérablement sur soi, et de s'évaluer, pour les gérer au mieux. Le symbole de cela, c'était la dernière fois, en mode chat, à 2h du matin pour moi, 22h pour lui, je crois. On se retrouve donc, par hasard, le soir. Il me taquine tout le temps, et me demande, faussement innocemment (il a 30 ans, quand même) ce que je fais. Je lui répond, pour faire ma grande, que j'attends quelqu'un. Ce qui était vrai, en plus.

Et voilà: on se retrouve dans une situation étrange d'intense intimité, moi presque couchée, qui attend un homme, et lui, là, à l'autre bout du monde, qui malgré lui partage quelques secondes cet instant avec moi.

Moi, qui étais nerveuse, en attente, excitée comme une puce.
Lui, qui gardait son sang-froid, intrus, mais quand même.

J'ai bien failli lui demander conseil, lui parler de mon histoire, de cet autre homme qui venait.

C'est là que j'ai vraiment compris à quel point Facebook nous obligeait, en cette situation qui pourrait être obscène, à aller de l'avant. A ne plus être écorchés vifs, ou sentimentaux. Sur le ton légér des touches du clavier, dans ce timing improbable, on ne peut rien vraiment se dire, on la joue léger... Et on se retrouve à attendre un type avec son ex-femme, ou à s'imaginer comment parler de l'invité-mystère à son ex-mari.


Certains ont besoin de vingt ans pour s'imaginer une pareille situation. D'autres préfèrent ne jamais l'entrevoir. Même quand tout est fini: soit par pudeur, soit par envie de garder ce qui a été intact. Il faut que ça serve au moins à ça, la jalousie.

Finalement, on a passé ce cap, nous. Pressés par Facebook, dans une petite fenêtre au bas de l'écran qui nous incitait à traiter avec désinvolture ce qui nous a toujours pesé; à partager ce qui nous répugne.

Après cela, il s'est comme senti obligé de me parler de la pouffe qui commente tous ses statuts.

On en est là. C'était vite fait, finalement.

Merci Facebook.

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ps. J'ai particulièrement apprécié l'implacable italique que je fais subir à Facebook. Et la majuscule. On ne pactise pas avec l'ennemi.

mardi 28 avril 2009

J'ai testé pour vous...

L'ultimatum.

Et oui, dans ce grand come-back des années 90 que l'on subit aujourd'hui, où l'on se souvient la larme à l'oeil de notre body moulant, notre jupe longue à fleurs, nos doc's, et que l'on ressort nos chouchous, se demandant si vraiment, vraiment, nous sommes prêtes à sacrifier l'honneur, pour la mode, sachez que des pratiques so 90's aussi reviennent... Le fuck buddy (j'en ai déjà un peu parlé), -ou comment nous ne sommes pas des hippies, ni des requins 80, mais des amis qui consommons le sexe ensemble-, les quatre vérités, et bien sûr, le fameux ultimatum.


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Pourquoi on ne l'utilisait plus, déjà?

Sans doute parce qu'avec la mondialisation et le néo-paupérisme inquiétant qui nous menace, les mentalités avaient évoluées, on pensait désormais plus à fermer le robinet quand on se lave les dents, donner de la thune à l'Afrique, bouffer bio, et mettre une oreillette à son portable que taper un vieux coup de pression à un homme. Ça faisait trop superficiel, dernièrement.

Or les années 2000 passent, 2010 c'est une nouvelle génération, pleines de ces bons réflexes, qui résiste comme elle peut. Résistons: critiquons les amis du petit ami, détestons le foot, écoutons Beyoncé sans complexe, mettons des grands anneaux dans nos oreilles et (re)commençons par dire les quatre vérités. C'est le préliminaire de l'ultimatum. Attention cependant à ne pas être trop furie; il faut se lâcher lorsque c'est nécessaire.

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Mais surtout ne sautons pas sans parachute: l'ultimatum requiert de strictes conditions préalables. Déjà, il ne doit pas être hors-sujet, du genre prêt-à-être-posé, tandis que le mec pense à voix haute "j'en ai rien à foutre". Pour éviter le hors-sujet, c'est justement de parachutes que l'on a besoin. Ainsi, pour se sentir capable et en son droit de poser un vrai ultimatum, il faut:

-Avoir décroché un pur job, ou gagner au loto. Si l'ultimatum foire, l'on peut toujours s'acheter des pures pompes pour se sentir bonne, ou encore partir en Asie.

-Avoir d'autres prétendants alléchants. Si l'ultimatum foire, l'on peut toujours s'envoyer en l'air avec un autre, et à défaut de prendre vraiment son pied, jouir de la vengeance.

-Avoir envie d'un vrai changement. Et, comme au poker, si l'ultimatum foire, l'on aura apprécié le jeu, et le goût du risque. Tapis !


En gros, il faut prévenir ses arrières: une pauvre moche et trop premier degré ne pose pas d'ultimatum, elle lance un s.o.s., tandis qu'une fille sûre d'elle qui a la vie qui swing pose un bel ultimatum crédible: avec ou sans moi, décide-toi coco.

Il est bon aussi de fixer une limite. Plus de 24h, c'est trop pour un homme, il aura le temps de réfléchir, et le temps de flipper, surtout. Écourtez au maximum. Pourquoi pas dix minutes? Vous êtes une fille pressée, on vous attend ailleurs, c'est bien.


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Quant aux raisons fondamentales pour poser un ultimatum, je vous les laisse. Sachez que l'alcool n'est pas une bonne raison pour poser un ultimatum à un homme. L'homme n'est pas un jouet, et il est fragile quand même.

Et quant à la réponse apportée à l'ultimatum en question, son jugement est très variable. Mais déjà, s'il y a réponse, c'est pas si mal: cela signifie soit qu'il tient à vous (sauf si la réponse est : "Je ne répond pas à ton coup de pression débile."), soit qu'il est à la mode. Dans les deux cas, c'est quand même positif. Enfin, certaines valorisent l'attitude, d'autres la réponse. Le mieux, ce sont les deux, évidemment: "Reste, je t'aime!" et un baiser tango.

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Vous pouvez aussi vous contentez d'un "T'es chiante, mais je t'aime bien." C'est plutôt moyen, comme réponse: il noie le poisson, un peu. Vous faites donc peu de cas à votre propre ultimatum, si vous vous en contentez.


Sauf si vous partez en Asie, avez un nouveau job, d'autres prétendants, et bavez sur vos nouvelles pompes.


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mardi 21 avril 2009

Holy blood

Mon frère est un génie. On ne le dit pas encore assez, autour de lui ça se pense, mais je m'honore ce soir à être la première à l'écrire noir sur blanc, genre j'ai peur de rien. (Heureusement que ce salaud ne lit pas mon blog, il me tuerait sinon, il aurait trop la honte... Parce qu'en plus, il est modeste. Et tyrannique avec moi un peu.)

Voilà, Caleb a donc réalisé ça:  





Et si vous en voulez encore, vous pouvez voir tout son travail ici je crois. 

Bon, je précise ce n'est pas parce que je suis la petite soeur que je suis fan, ni la copine des bogosses du clip, mais parce que vraiment je trouve ce clip trop beau, trop wahou, le montage, la lumière, l'image... Vous vous rendez compte qu'il l'a fait en une seule captation, tout seul avec son gros appareil photo?
Non, vraiment, il est trop fort.
Quand je publierais mon premier livre de cuisine, ou mon autobiographie en parlant de ce que c'est que d'être sa petite soeur, je veux que ce soit lui qui me prenne en photo pour la couv'. Voilà, c'est dit.

De plus, au delà du clip, j'adore la chanson. (Comme je suis bien entourée, quand même!)

Enfin, j'ai terminé ma spéciale dédicace. 
Ca fait du bien de se dire qu'on est talentueux dans la famille. Et que je fais partie de cette famille. Qu'on a le même sang. Ne l'oublions pas.

J'ai de la chance, hein.


lundi 20 avril 2009

Frigide(s)

Je ne sais pas si le lundi midi est le bon jour pour parler de sexe, mais après tout c'est cela le vrai goût des choses, en vouloir partout et tout le temps, et à défaut de ne pas se faire prendre sur sa table de bureau, en parler allégrement. En réalité, c'est de l'orgasme dont j'ai envie de parler. Bon, l'orgasme masculin, mis à part que je suis pas un garçon, que je le trouve triste en ses mécanismes et comme je sais de source sûre qu'on peut carrément jouir sans éjaculer, et éjaculer sans jouir, j'en ai pas grand-chose à dire de plus. Mais mes orgasmes, évidemment, me passionnent.

Tout a commencé par un sacré complexe, je vous l'avoue. Les conversations, les images, les ouï-dire de l'orgasme des femmes m'inquiétaient vraiment, car je les sentais à mille lieux de ma propre expérience. Je croyais trop que j'étais une chaude, et que je savais allégrement jouir de la vie et de ses moyens (sexe, nourriture, alcool, ... amour?) mais en voyant les filles dans les films, déjà, je me suis dit: y'a un hic. Je fais pas comme ça, moi.





**Bon, je tiens à préciser ici que ça fait plus d'une heure que je cherche une vidéo, un extrait qui ne soit pas du porno, où l'on voit l'atteinte de l'orgasme par la femme, hors bizarrement le montage fait que l'on voit l'avant (elle est chaude), un peu le pendant (elle se fait prendre), et l'après (elle a kiffé) de l'acte sexuel... L'orgasme féminin serait-il si peu photogénique? Ou bien trop intime?**

Pour en revenir à nos tourtereaux qui débattent chez Katz, je dois dire que même dans ce simulacre, je ne me retrouve pas; je suis rarement si sereine, je ne pense jamais à mettre ma main dans les cheveux comme ça, en réalité je ne sais même pas quelle tête je serais susceptible de faire... Me vient en mémoire juste une fois où j'ai eu la désagréable surprise de m'entendre faire l'amour en criant pareil que Tito (mon ex-chatte) qui, elle, criait parce que je l'avais enfermée dans la douche pour prendre enfin un peu de bon temps en privé.
Même si les garçons en général apprécient une certaine expansion qui garantie en quelque sorte l'effet de leurs mouvements dans notre organisme, c'est pas très très glamour de se lâcher à tel point qu'on fait des cris comme ceux des animaux dans les docs animaliers.
Mais passons, et continuons (si je m'attarde trop, je vais rougir).

Il y a encore quelques temps, j'étais donc persuadée d'être la fille qui avait les orgasmes les plus non seulement difficiles à obtenir, mais médiocres, en plus. Car, en comparaison à ce que me disaient mes copines, oui, j'en étais arrivée à penser que me vie sexuelle était nulle. Mais ce que j'ignorais encore, c'est qu'en réalité elle était simplement tout à fait éloignée d'un amas de clichés, si intégrés dans les mentalités, et les corps, que les jeunes filles parfois ne se rendent même pas comptent, je crois, si elles jouissent, ou si elles pensent jouir. Vraiment.

Tout d'abord parce que moi j'ai du mal avec le nombre d'orgasmes. L'une me dit "J'ai passé une nuit de folie, et j'ai joui cinq fois, tu te rends compte?!" et moi je me dit wha putain cinq fois, je sais même pas si j'ai jouis une seule fois, merde. C'est complexant, quand même. Et ne pas être sûre, c'est bizarre. Rapidement, on a envie de dire, comme l'amour, si tu sais pas, c'est que c'est pas.
En vrai, je me suis rendue compte qu'une fois l'orgasme clitoridien dépassé, l'orgasme simple comme je l'appelle, celui qu'on se donne en deux minutes, pour se détendre, ou mieux dormir, et qu'on nous donne du bout de la langue, pour faire plaisir, vient l'orgasme dit complexe. Celui-là, vaste, profond, intraduisible et indéchiffrable, ne se compte pas. Il est enfoui, caché, dérobé. Enfin, je parle d'un certain point de vue, certes, mais parfois ce sont des montées qui n'en finissent plus, et ça dure et ça dure et c'est bon dans n'importe quelle position, n'importe comment, la montée est là, et pas en dents de scie, non, elle continue son tendre chemin; et c'est ça, pour moi, un orgasme.

Je doute, quand mes amies les comptent, et ce n'est peut-être après tout qu'une question de générosité, de celle qu'on donne à son propre corps, ou pire, une idée erronée de l'orgasme féminin: on rejette profondément l'idée qu'il peut être plus hybride, plus abstrait, que celui de l'homme. Cependant, abstrait=attention danger, l'abstraction impliquant souvent rien vu, rien compris, rien senti aussi. La libéralisation de la vie sexuelle, en parallèle à la libéralisation de la femme en général, a sans doute eu besoin de catégoriser l'orgasme, pour prouver non seulement qu'il était possible, mais surtout que ce serait cool qu'on l'atteigne. Hein.






Mais il n'empêche, ça fait con dit comme ça, que ce ne sont pas les mêmes orgasmes, pas la même excitation, et qu'ainsi je ne comprend pas, mises à part quelques pistes dans Les Monologues du Vagin, pourquoi n'a-t-on pas trouvé notre façon précise et particulière d'en parler, de nos plaisirs? D'une façon moins systématique et quantitative...

Enfin, en plus de ce décalage de discours que je viens de vous confier, j'avais comme autre petit complexe l'amère impression d'être très vieux jeu. En effet, j'ai besoin d'un certain temps pour me lâcher avec quelqu'un. C'est fou, hein?
Il me faut un certain temps psychologique, et quand bien même je peux ouvrir les jambes, et j'ai néanmoins besoin d'un filet de confiance pour m'ouvrir l'esprit. Je suis peut-être d'une nature paniquée, mais il m'en faut un peu plus que des caresses sur les fesses ou les seins, pour cesser de me dire "ouhlala, mais que se passe-t-il, et là, je fais ça, et comme ça c'est cool, vas-y, respire, détend toi, surtout tais-toi, bordel, bordel, chuuut, chuuuut..."

C'est bête, mais il faut que je sache un peu que le mec assure, tienne les choses en mains, pilote bien, pour fermer ma gueule dans ma tête et me laisser porter par le flow (ouais bébé).

Je croyais ainsi que j'étais hyper compliquée, dans ma tête, dans mon corps, has been avec ce truc de confiance, beurk, coincée avec mes petites voix à moi. Or, en regardant un peu mieux autour de moi, je me suis rendue compte que je connais très peu des gens, qui, hormis des couples, baisent en plein soleil à 14h, les yeux dans les yeux, les jambes bien écartées, dans une superbe position tantrique, et sans avoir bu une seule goutte d'alcool, ou fumer un pétard. Voilà. On touche le coeur du truc un peu: on a tous des blocages, sauf qu'on s'en rend plus on moins compte, et que parfois par ignorance, ou manque d'intérêt aussi, on les combat plus ou moins.

Cela dit, je pourrais être moins vigilante envers moi-même, baiser bêtement sans trop me poser de questions, courir derrière le fameux deuxième orgasme et raconter en détail à mes copines le sexe en séquences que j'ai prodigué la nuit dernière, jusqu'à l'aube.

Ou je peux, comme maintenant, vous bassiner avec mes questionnements existentiels (je situe l'existence dans la zone du vagin: qui pourrait me contredire?), et me rassurer en me disant que finalement je m'éclate au pieu. Moi aussi.

Que je suis une femme libre.
Un peu.
Nan?








vendredi 17 avril 2009

La puta y la madre

Aujourd'hui, un nouveau point culture: j'ai nommé un obscur livre argentin, "El Camino del Encuentro", ou comment ouvrir sa vie et son coeur et son esprit pour enfin vivre l'Amour. La question reste aussi: mais que fait ce livre dans ma salle de bain? Qu'est-ce donc que cette lecture?

La vérité, c'est une fille qui me l'a donné, Rosario, croyant bien faire; elle-même était en train de le lire, et elle le trouvait génialissime. C'était l'époque où, de passage à Cordoba, je couchais avec mon mari, tout en signant les papiers de séparation de biens, et cette ambiance louche et sulfureuse a même incité cette gentille fille, amie commune, à me donner ce livre pour orienter ma vie vers une voie plus heureuse et plus saine (surtout).

Je ne veux pas faire ma snob, mais il faut se méfier un peu du seul livre lu dans l'année par quelqu'un: en général, non, il n'est pas génial. Il est, il est lu, et c'est déjà bien. Donc l'auteur est une sorte de Marc Lévy de la théorie amoureuse, un peu Paulo Coehlo pour la saveur "suis ton chemin intérieur", qui nous fait des révélations absurdes, et l'on se rend bien compte qu'il s'adresse à un pays arriéré en matière de libération sexuelle et d'égalité des sexes. (Non, je ne méprise pas l'Argentine. )
En effet, on a droit à des paragraphes prophétiques pleins de révélations et d'idées avant-gardistes:
-les femmes aussi aiment le sexe
-ce ne sont pas des grosses salopes pour autant
-la biologie est un faux prétexte pour expliquer l'infidélité des hommes
-les femmes aussi peuvent avoir des orgasmes et en être accro
-baiser sa femme, ce n'est pas ne pas la respecter
-il faut cesser cette obsession de la virginité (putain, on est en 2009 quand même...)
-... et pleins d'autres trucs du genre.

A chaque fois que j'ouvre une page, ça me déprime tellement je le trouve con, ce livre. Ce n'est pas que je trouve débile l'idée d'apprendre à aimer, comme une véritable discipline intérieure, mais pour cela il y a déjà deux chefs-d'oeuvres très utiles:
-L'art d'aimer d'Ovide (où est même expliquer où trouver des filles, vous les hommes, et comment avoir l'air bonne au lit, où selon votre anatomie une position précise est délivrée, vous les femmes)
-L'art d'aimer d'Erich Fromm, qui est un peu le passage obligé dans ma famille; mon père me l'a offert en me disant: "si ainsi tu sais aimer, tu seras un homme, mon fils."

Je dois admettre que ça fait un bail que je l'ai pas relu, et qu'à l'époque je draguais par Tam-Tam, et lors sa philosophie de l'amour me semblait bien trop abstraite.


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Mais revenons un peu à El Camino del Encuentro (Le Chemin de la Rencontre, disais-je), car chose inouïe, j'ai trouvé un truc intéressant dans ce livre. L'auteur rappelle qu'il faut dépasser la différenciation bien trop dichotomique et manichéenne de la maman et la putain, la puta y la madre. Mais il s'amuse, disant qu'un de ses patient (ah oui, il est psychanalyste, comme un Argentin sur deux...) dit souvent que lorsque que l'on est marié à una puta et una madre, on a une femme "de puta madre". J'explique: "de puta madre", c'est une expression très vulgaire communément employée (les Argentins ont l'insulte et l'argot faciles) pour dire "du tonnerre", "mortel", ou "chanmé". Donc une femme qui transcende ce paradoxe essentiel entre la mère et la putain est une meuf trop bien, de puta madre. Et là, à l'auteur de rajouter: si les femmes trop bien sont celles-ci, les mecs trop bien sont ceux qui les acceptent ainsi, les révèlent ainsi, bref, les accompagnent dans cette transcendance des genres. Et là, il appelle les lectrices à donc trouver l'expression équivalente à de puta madre pour les mecs.

Et ça, c'est intéressant.
Quel serait donc l'équivalent de la femme qui allie maman/putain pour devenir un troisième genre, la femme totalement libérée? Un homme qui capte le niveau supérieur de la transformation interne, et qui l'apprécie, donc. Mais au-delà de cette acceptation, quel travail concret doit-il effectuer pour lui-même être l'homme du troisième type, du troisième millénaire?

Qu'est-ce qui peut flouter les frontières entre l'intello et le manuel, le trop gentil et le salaud, le frère et l'amant?

J'ai une copine, très très intelligente, qui a dit une fois:" Le monde irait bien mieux si les hommes réglaient le problème qu'ils ont avec leur trou du cul."

Sur ce, je vous laisse à vos tendres pensées.
Bien à vous.



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lundi 13 avril 2009

The come back

Me revoilà ! Ça fait un bail. Je boudais. Désolée. Vous vous dites mais pourquoi ce silence, mais que s'est-il passé? Figurez-vous que muette, j'ai l'air plus mystérieuse, que ça me sert à pécho le week-end dans les bars et qu'autrement j'en ai eu marre de certaines polémiques légères et insipides dues à mon blog.


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Il a fallu ce soir qu'une jolie brune me dise Bethsabée, je te connais, je lis ton blog, j'adore ton blog, ne boude plus, j'adore te lire! pour que j'arrête de bouder. Je suis une fille facile.

Alors pour célébrer mon come-back, bien que je ne sois pas partie longtemps, faisons un rapide point des choses qui m'ont marqué dernièrement. Comme je suis très impressionnable et que donc mille choses me marquent chaque jour, on va réduire le champ des possibilités à ces dernières 48 heures.

Déjà, il a The Man Who Knew Too Much, d'Hitchcock. Bon, le film est pourri un peu, absurde, on comprend pas vraiment le pourquoi du comment. Mais il y a Doris Day qui chante Que Serà, Serà, et c'est touchant. Puis il a ce remix de Wax Tailor qui ne me quitte plus les oreilles: je le chante sous la douche, quand je cuisine, et je l'écoute en boucle quand j'écris. C'est un peu mon tube de l'été, en retard pour le tube, en avance sur l'été.

Il y a aussi des Charles Jourdan démentes que j'ai acheté à un copain, qui donnent l'impression que j'ai de vraies jambes pour de vrai, de ces jambes qu'on dit, même si je fais un moindre mètre soixante, mazette, quelles jambes ! (Je montrerais une photo de ces chaussures magiques très bientôt...)

Enfin, pour revenir au domaine de la culture, parce que je suis une fille comme ça, branchée culture quoi, Waitress, c'est pas mal du tout.

Mais en vrai je veux parler de Nous ne vieillirons pas ensemble. Ma copine Flo, qui est en fait la copine de mon frère, et que même si je lui ressemble (à lui), il n'y a pas d'ambiguïté entre elle et moi, me présente le fameux film avec des cookies trop-bons-importés-des-States-par-Monop'-et -qu'on-est-trop-contentes-que-son-épicier-d'en-face-les-importe-lui-aussi, avec un innocent verre de lait, et enfin la fameuse phrase: "C'est le film qui décrit le mieux les relations homme/femme."

Oh putain, je vais enfin apprendre quelque chose. Prenons-en de la graine, je me disais.

En bref, il faut voir le film, qui est beau et bien, mais en gros, l'histoire du film, c'est lui, qui est un salaud sexy malgré son bide et sa gueule dingue, et elle une pauvre maltraitée dingue de lui et soumise et pimbêche. C'est comme ça au début. C'est ainsi entre eux depuis cinq ans. Il la fout dehors à tout bout de champ, l'abandonne sur les routes, va et vient, jusqu'au jour où, par miracle, en une réplique l'on comprend que le changement insidieux s'opère: elle s'éloigne. Elle commence. C'est fini son petit jeu à lui, tout pourri, sans avenir, nombriliste, que dis-je, phallique. Alors évidemment, il se rapproche carrément; d'abord pas à pas, puis il lui offre la bague de famille; et la cherche partout; puis est fou de rage lorsqu'un soir elle ne rentre pas... En fin de compte, il se désespère totalement. Le beau salaud est égaré. Et à chaque fois, de moins en moins sexy. Il la perd, l'a perdu. Quand elle réapparaît, c'est pour lui dire combien elle l'a aimé, l'a tant attendu, mais que désormais c'est avec un autre qu'elle se marie. Oui , l'autre, elle l'aime. (En plus, il gagne bien sa vie et ne lui met pas la pression, lui, en lui disant la fameuse réplique que le beau salaud lui a dit au début, pour qu'elle se sente minable et reste son caniche jusqu'à la fin de sa jeunesse: "Non seulement t'es vulgaire, mais t'es ordinaire en plus.")
Il est donc trop tard.
Il se rend compte qu'avant, pendant cinq ans, c'est comme s'il ne l'aimait pas. Résultat: sous le nez, la jolie rouquine. Il a bien raté le coche, le con.

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Alors, c'est ça les relations femme/homme? Le mec se rend compte des choses que lorsqu'il les a perdu? Quand elle s'éloigne?

Peut-être bien que oui. En vrai, c'est bien un truc d'homme, d'ex masculin, le coup du "j'ai merdé mais je m'en rend compte que maintenant, à l'époque machin truc, mais maintenant je sais que..." C'est comme si la différence essentielle entre les deux sexes, c'était le temps. Nous ne sommes pas faits du même temps. Serait-ce l'horloge biologique qui fait que chaque instant, chaque minute, compte pour nous, a un sens, nous triture? Je l'ignore, et je m'en fous. C'est la réalité de la chose qui m'importe. Un garçon m'a déjà rappelé six mois après, pour me dire qu'il avait fait une connerie, qu'il n'aurait pas dû me quitter, et qu'il pensait encore trop à moi. Six mois, vous vous rendez compte. En six mois, j'avais changé de coiffure trois fois, j'avais un nouveau mec, un nouveau jean, des nouveaux potes... Six mois, c'est long merde. Il s'en passe des choses... (J'ai envie de dire: six mois, c'est six moi. Je vais me coucher, promis, c'est bientôt fini.)

Question de temps, de timing aussi. Pour parler rap, c'est comme "quand tu allais, on revenait, fils" (IAM).

Alors quelle solution pour que nos coeurs s'imbriquent comme des petits puzzles? Nous mettre, les filles, à l'heure d'été, et mettre les garçons à l'heure d'hiver? Systématiser les préliminaires? Revenir au calendrier de la Révolution?

Mais voici venu le Printemps, ou les mois du Floréal, si vous voulez. Terminé, les prises de tête de l'Hiver/ de Ventôse. Au Printemps, et jusqu'à fin Fructidor, on part en week-end, l'on boit encore plus car plus tôt, parce qu'il fait beau, et l'on balance par-dessus nos jambes légères et libres sous nos jupes nos conneries quasi insolvables.



Et what ever will be, will be.

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