vendredi 30 avril 2010

I'm a cliché

Je dois me réinscrire sur Facebook.
J'avais oublié que je travaillais sur le web.
Mes vacances virtuelles auront duré une demi-heure.

"Allez, à plus, Balzac."

I did it

Je me suis cassée de Facebook. J'ai désactivé mon compte. Ça fait bizarre, ça fait du bien, je me dis que ceux que je préfère ont mon numéro, de toute façon.

Pourquoi j'ai fait ça ? Je ne tiens plus, je suis obligée de le dire, bordel de bordel, je suis célibataire depuis environs 3 jours. VDM.

Et quand je regarde mes archives docs, et que je vois ces inlassables conversation chat Facebook en mode flirt avec celui avec que j'allais aimer pendant plus d'un an, quand je vois ces longues conversations débiles et séductrices dans lesquelles on pouvait déjà voir les prémisses des névroses qui ont aboutit à notre échec, et bien ça m'énerve.

J'ai besoin de vacances virtuelles, tant je suis déprimée face à toutes les actions que je vais devoir engager contre ma volonté.
Je vais devoir accepter les dates qu'on me propose et aller de l'avant.
Je vais devoir passer à autre chose.
Je vais devoir l'éviter.
Je vais devoir oublier.
Je vais devoir arrêter de déprimer.
Je vais devoir me rappeler ce qui n'allait plus pour pas sombrer dans une nostalgie ringarde.
Je vais devoir reconquérir ma crédibilité, moi qui ai passé un an à courir après Fantomas.
Je vais devoir faire l'amour avec un autre.
Et partir en vacances.

Bref, une liste d'un milliard de choses à faire que je n'ai pas du tout envie de faire. Je suis cuite, je sens que je n'ai pas le choix, je sens bien que cette rupture m'y oblige. Je me dis qu'il m'y oblige, avec tout ce temps qui passe, à pulvériser le contrat de fidélité et de loyauté qu'on avait qui 'na plus de raison d'être mais auquel moi j'ai bien du mal à me défaire.
Je dois être forte.
Je dois être belle.
Mettre des robes, profiter de l'été, voir tous ces amis que je ne voyais plus parce que j'étais trop occupée à fantasmer sur un être que je croyais être le bon.

I'm so cliché.
Mais je m'en fous, je suis plus sur Facebook, moi.

Snif.

jeudi 29 avril 2010

J'ai l'impression d'être une journaliste

Bon, je suis un peu naïve, mais bien que cela fait des mois que je bosse au Grazia.fr, je ne me suis jamais sentie journaliste pour autant. Mes papiers fantaisistes plutôt décalés ne me semblaient pas suffisamment sérieux pour me faire mériter le grand titre.

Sauf avec mon dernier article sur Romain Gavras, dont je suis über fière.

Quand ça arrive, autant en profiter. Je suis pas fière de tout, hein, mais là, oui.

Et toc.


jeudi 22 avril 2010

Mes culottes préférées

Postons léger désormais, en équation avec le beau temps.

Que sait-on de la lingerie ? Que signifie-t-elle sur nos corps ? Sans rentrer dans l'extrême, on sait bien le pourquoi d'une ceinture de chasteté, d'autres questions restent, pour moi, un mystère. Les études qui montrent que les hommes aiment le blanc et le noir en lingerie, et que parallèlement à ce constat les femmes restent convaincues que c'est le rouge la couleur ultime (que les hommes sont 85% à détester), et que sachant cela je ne me déprends pas de mes culottes et soutifs bordeaux/fushia/orange, il y a matière à penser.

Ma mère disait qu'un vrai mec se fiche et des poils et de notre lingerie, car il baise pas nos mollets et les culottes, c'est surtout fait pour être enlevées. Sagesse maternelle qui m'a guidé on ne sait vers où, jusqu'à ce qu'un jour comme celui-ci je me décide à me poser des questions débiles.

Alors qu'en réalité, tout ceci n'est qu'une piètre introduction à ce dont je voulais vraiment traiter, à savoir mes culottes préférées.

Mes culottes préférées sont celles de mes copines. Ce sont les culottes les plus pourries, vieilles et moches du monde. Ce sont les culottes qu'on refile le matin, après une soirée pyjama entre amies, plutôt que de la mettre à la poubelle finalement. Car au final, on sait très bien qu'on ne reverra pas ladite culotte, alors on file la plus pourrie. Celle qu'on met le moins. Si un jour, une de mes copines me ramène ma culotte pourrie lavée et repassée, je crois que je serais face à un choc affectif et amical intense, et que je la trouverais trop chelou pour continuer à dormir chez elle et lui piquer ses culottes.




Ce que j'aime, c'est que ces culottes-là sont non seulement très confortables, mais elles représentent pour moi un monde parallèle : celui de la culotte que j'aurais jamais acheté tellement c'est pas mon genre. Des shorty tigrés, des culottes rayées bizarres, des basiques, des petites blanches à dentelles... Loin de mes froufrous oranges et fushias que j'affectionne mais qui parfois, disons-le franchement, m'irritent le minou. Alors qu'avec les culottes des mes copines, c'est vieux, c'est du coton pourri, c'est tout doux.



Un ami me disait que j'aimais ce que je ne pouvais avoir, donc, sachant que ce ne sont pas MES culottes à la base. Mais je crois que c'est moins torturé que ça, c'est comme les fringues offertes, jamais vraiment notre genre, on n'aurait pas acheté ça, mais c'est très agréable de porter ce qui ne nous ressemble pas. On est comme quelqu'un d'autre, le temps d'une journée, on porte la projection de l'autre, on est habillé comme il nous imagine, pas comme on est.



Et puis j'aime bien ce commerce parallèle de troc et d'échange : car moi aussi, je refile des vieilles culottes, et même parfois des culottes qu'on m'a refilé. Et voilà Olia qui porte la culotte de Manon, ou Claire celle de Nina. Un bordel dans nos frocs et sous nos jupes, une fausse promiscuité par un bout de tissu intime qui circule et re-circule à peine sorti de la machine.

Et puis les mecs. Thomas qui va fantasmer sur la culotte de Diane que porte Clémence, ou l'inverse.

C'est marrant, nan ?



dimanche 4 avril 2010

Pâques cloche

Hier, c'était le 3 avril : l'anniversaire de ma mère. Deux jours avant, le 1er, c'était le jour où mes parents se sont mariés. Poisson d'avril qui aura duré presque 30 ans, jusqu'à ce que la mort les sépare. Pas tellement de quoi rire.


Ça m'a fait un choc quand j'ai réalisé quel jour on était hier. J'avais passé la semaine sans savoir quel jour on était. J'avais des rendez-vous, des promesses de douce journée, des apéros à boire, des amis à voir. Et puis l'effritement. Personne au bout du fil. Tout s'annulait.

Tout m'est donc indisponible.
Même de la part de celui dont j'ai le plus besoin.

J'envoie des messages à la hâte, au soleil, avant que ne revienne la pluie. Je décide d'aller mourir de tristesse et d'isolement dans mon lit, pour couronner un week-end qui voulait être réussi. Mais la pluie me surprend, pile en face d'un bar d'amis. C'est décidé, il est 20h, je boirais ma tristesse tout le soir.

J'entre seule au bar, je m'assoie seule, on me reconnaît, me fait la fête, me sourit. Un BloodyMary, du rouge tomate et de la vodka, un verre salé et piquant quand j'ai la vie qui me démange. Je n'ai nulle part où aller, personne à voir, rien à faire. Un manuscrit à lire, dans mon sac, ne me quitte plus. J'allais m'enfermer pour lui, me coucher avec lui : c'est le premier roman d'un homme dont le talent me crève les yeux à chaque ligne. Et dire que je le lis, pâmée, et dire qu'il m'a lu, surpris. Maintenant, j'ai honte.

J'enchaîne les verres, et mes vieux amis me rejoignent. Mes vieux amis, les meilleurs. Ceux qui m'ont sauvé la vie, l'un sur la Grande Muraille de Chine, l'autre au collège, quand il s'agissait d'un branle-bas de combat pour sauver ma santé mentale, et la violence de la fin de mon premier amour. Ces amis qui sont toujours les grands crus de l'amitié, ceux qui surgissent au coin de canal St Martin pour m'enlever d'une étrange torpeur. Ces amis qui me connaissent. Avec qui je ne peux feindre rien.

On dîne. On boit. On va faire la fête.
Tout est flou, sauf les Cosmopolitains qui s'ensuivent et le silence au bout du fil qui persiste quand j'appelle. Sauf quand ce n'est pas le bon amour qui me répond. Je suis déçue.
Et je me remets à penser, sans l'admettre, au 3 avril, à tous ces avril qui passeront toujours, et toujours, par le début, le 1, puis vite le 3 qui baise le 2 (on s'en fout du 2), la blague de mauvais goût qui aura duré 30 ans et l'anniversaire d'une morte qui n'en a pas fêté assez, des 3 avril.



C'est pâques, et je n'ai pas de chocolats. Elle n'est pas là pour me cacher, dans le grand appartement, une poule en chocolat blanc. Je suis du genre vanille, chocolat blanc, pâte d'amande. Trop sucrée, à m'écoeurer. Écoeurante. Hier soir, entre deux danses, dix verres, quelques pétards, j'ai perdu un bout de coeur. J'ai pas encore envie de le récupérer. J'ai pas encore envie que faiblement il repousse. Je voudrais pouvoir rester incomplète, et n'avoir plus rien à récupérer.

En ce dimanche tristesse sans chocolat je pense à toutes ces absurdités qui m'accompagnent à chaque instant d'existence : mon boulot trop féminin pour une féministe ; mon amour trop tiède pour un amour ; mon ami trop talentueux pour ne rester qu'un ami ; mon mariage disloqué mais fermement collé avec de la glue3 ; les voyages que je n'entreprend plus ; mon appartement trop petit pour être si crasseux, et ma solitude trop réelle pour être passagère.

J'ai terminé le manuscrit, le roman du voyage dans les Andes. J'y ai revu ma Buenos Aires, et j'ai entrevu les paysages que je n'ai pu connaître, les sentiers, les lamas et les feuilles de coca.



Que faire de ce dimanche ? Rester au lit, et attendre mon nouvel invité ? On m'appelle pour aller faire du yoga. C'est tout ce qui me manquait, franchement, du sport. Mais pourquoi pas. Prendre ce qui vient. Aller vers ce qu'on a. Fadeur de celle qui peut-être vit sans courage.

Si j'avais le courage, moi-même je m'abonnerais aux absentes. Je n'y serais plus pour personne. Le temps de mieux m'y retrouver, et de mieux choisir. Rompre l'habitude, créer une nouvelle accoutumance, et devenir une drogue. Répondeur sur répondeur, tonalité téléphonique sans voix, adresse erronée. Disparaître. Pour réapparaître. Bouger de là.

C'est à croire que je ne me ferais jamais à l'âge adulte. Comme pas de bras, pas de chocolat, pas de maman, pas de poule blanche. Et la faute à qui ? Personne, alors serre les dents et ferme ta gueule.

Mais quand même. (je ne sais pas fermer ma gueule) J'aurais voulu quelque chose de caché. Au fond du lit, au détour d'un meuble, dans un angle mort qui voudrait ressusciter. Quand même. Du chocolat et des idées. J'aurais voulu.