samedi 28 février 2009

La bifle

Samedi soir.
Il y en a qui sortent, qui sont en train de dîner dans des restos branchés du IXème, il y en a qui se préparent, qui vont bientôt aller boire et danser... Puis il y a moi, qui écrit en ce moment même parce que je ne sais trop quoi faire d'autre, et que je suis coincée chez mon père à m'occuper de lui. (La raison de la chose fera l'objet d'un post le jour où je voudrais me faire pardonner d'être une bitch et que je devrais attendrir pleins de gens. Surtout d' implacables filles.)
Le samedi soir c'est donc un soir où l'on sort, puis où l'on rentre (logique), et le mieux c'est quand l'on ne rentre pas seul: petite cerise sur le gâteau. J'utilise toutes ces généralités-là pour insinuer, prouver, que le samedi soir, c'est donc un soir à forte connotation sexuelle. Dansante aussi, sexuelle surtout. Ça fait des années que je n'ai pas la télé et que je n'ai pas lu Télérama, mais je crois bien que sur Canal + ça continue le porno du samedi soir pour permettre aux braves gens exténués de leur semaine de s'exciter un peu. Soit. 
Donc c'est la fièvre du samedi soir et je suis là, non non je ne me touche pas encore mais j'avoue que j'ai une petite idée bien salasse derrière la tête. Et elle a tout pour plaire mon idée: elle est concept et bien crade, comme il faut. Parce que comme disent mes copains Frank et Romu, il est temps que j'arrête de parler sexe dans la cuisine, en terrasse, en vélo, en enfer... Marquons le coup cette fois, cessons les vaines discussions perdues dans le vent, et introduisons notre joli mot, trahi dans le titre: let's talk about la bifle.

Mais qu'est-ce donc? 
Ce qui est drôle c'est que les dégueulasses auront deviné, et les prudes, les naïfs, les gentils, ne voient pas du tout ce que ça peut bien être. D'abord, remercions les gars du sud-ouest d'avoir inventé ce terme pour définir ce que l'on ose à peine se remémorer... (Et M.T.C pour faire passer le mot partout où il boit des coups.) 

La bifle, donc, c'est une gifle de bite. Pas con, hein, fallait y penser.

Est-ce que les gifles de bites méritent un post, est-ce que les bifles c'est bien?

Fermez les yeux. (Ouvrez-les pour lire la suite.) Essayer de vous rappeler la dernière fois que cela s'est produit; vous mesdames, si bifle il y eut, c'est que vous eussiez été dans un fameux état de dépravation ardente, en un abandon complet de votre personne... 
La bifle c'est donc un peu comme une preuve d'amour. 

Et vous messieurs, à part si vous êtes des Rocco en puissance, les bifles vous rappellent cet Hercule du cul que vous fûtes un soir, car soit vous avez osé, je ne sais où, pratiquer la bifle, avec réussite, et ça c'est déjà pas mal, soit vous avez tellement assuré que la gentille fille s'est transformée en furie et qu'elle s'est elle-même biflée. Là, c'est très fort.

Ainsi il y a différentes sortes de bifles:
1) La bifle câline: sur les flancs.
2) La bifle marrante: sur les fesses, en mode poum poum booty shake.
3) La bifle navrante: sur la foufoune, genre je gère pas mes doigts donc je m'aide avec ma bite. (Mouille steuplait)
4) La bifle suprême: sur le visage, les yeux, les lèvres... Comble d'excitation pour les deux, pour en arriver à un geste si vain. 
5) ... L'idée n'est pas d'en faire un catalogue. Vous savez vous-même de quelles bifles vous vous chauffez, ou pas. Soyez créatifs.

Car la bifle est sacrée. Rare. Dégueulasse. Imposée. Violente. Douce. Mignonne. Mais surtout c'est si accessoire que l'on s'y attache au final. Et qu'elle revêt parfois des significations plus profondes qu'il n'en paraît.

Elle est tabou un peu. Donc puissante. En général, on évite d'en parler le lendemain. On a un peu honte. On baisse les yeux, on met malgré ce qu'on a fait un tee-shirt quand on sort du lit. On se râcle la gorge. C'est idiot, mais c'est gênant de penser qu'on en est arrivé là. Moi, j'avais même oublié quand et comment je l'avais fait pour la dernière fois. La mémoire est bien sélective. Elle choisit ses heures de gloire. (Non, vous ne saurez pas quelle bifle exactement j'ai occulté de mon esprit.) Il a fallu qu'un ex me la rappelle, pour me prouver que le sexe entre nous a su être bien; qu'il m'avait un jour rendu folle; qu'avant d'être aigrie par lui, j'étais une chaudasse; qu'on avait eu de grands moments de complicité. 

Alors je me dit que la bifle est aussi gage de quelque chose. Quoiqu'il en soit, c'est même devenu un symbole, là. Une preuve. L'assurance qu'un jour entre lui et moi, c'était fort, c'était bien.

Quelle époque mes enfants. En d'autres temps, une lettre d'amour aurait largement suffit. 

Faut croire qu'elle est donc bien solide la bifle, car quand tout s'écroule, elle reste érigée, belle, fière, intacte, arrogante. Mesquine. 

La bifle, est-ce donc tout ce qu'il nous reste?

Mazeltov.







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lundi 23 février 2009

Langue de pute

Oyé, oyé ! Avis aux célibataires heureux et actifs: il n'y a pas que la chanson de Beyoncé pour nous représenter. Je dis non; je dis stop: le couple, c'est bien que dans les films. Enfin, presque. Parce que si je passe en revue comme ça, mine de rien et de façon anonyme, les couples qui existent autour de moi, eh bien j'ai peur que ce ne soit pas glorieux. Et que sous la plage de carte postale, c'est le même bitume. Habituons-nous mes braves, et regardons, cependant sans aller trop en détail: je risque de perdre des copains.

Il existe un syndrome que l'on rencontre si et seulement si les gens sont en couple: j'appelle cela "l'orgueil des amoureux". On a tous connu un grand amour, pas forcément réciproque; mais ceux qui ont eu la chance de se voir reflété dans les yeux de l'autre, les coeurs en échos et les bouches en coeur, ont été victime de ce syndrome. Les individus atteints de l'orgueil des amoureux pensent détenir une vérité, au sein de leur couple, secrète, cachée de tous, qu'ils voudraient partager au monde, mais le monde est trop moche, trop gris, pas assez d'amour et de velours pour comprendre et recevoir cet amour si fort et si fou. Ils s'imaginent dans un putain de film, et tout est esthétique: ses chaussures, sa bouche rouge...


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 Cet amour si vrai, cet amour si beau... Si heureux, si joyeux et si dérisoire. Oui, car les bonnes choses ont une fin, et si ces tourtereaux pensent finir leur vie ensemble - ce que je leur souhaite, cela dit-, qu'ils n'oublient pas que c'est à coup de casseroles que les choses se font. Aujourd'hui on s'aime et t'as rien compris, demain il voudra mettre la main sous la jupe de l'idiote qui comprend rien tandis que, par amour et contrat de confiance, t'auras du poil aux jambes et un petit pull marine.

Bien sûr que j'en connais. 
Et ce qui est beau chez eux, c'est qu'ils s'aiment tellement qu'elle parle pour lui, franchement, et lui coupe la parole; quel besoin aurait-il de s'exprimer, après tout, puisqu'ils s'aiment si fort, pensent si pareil, et se comprennent tant?
Je ne sais lequel je plains des deux, le muet ou l'arrogante... Mais ne soyons pas trop cruels: ils se sourient, peut-être, quand ils se lèvent la matin.


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Mon but premier n'est pas de détruire les couples qu'il y a autour de moi avec d'amères paroles, ni de confirmer mon cynisme; mais il faut le dire, j'en connaissais des drôles et des extraordinaires, qui, mis ensemble, deviennent par miracle un couple pépère, des fonctionnaires de l'amour, et j'en connais d'autres qui s'adoraient, et maintenant tout n'est qu'angoisses et doutes, couronnés par la culpabilité de regarder par dessus son épaule... C'est triste. 


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Bon. Ceux qui me connaissent un peu savent que je ne dis pas tout cela au hasard. Evidemment que ça me triture, et que j'ai ma part là-dedans.
En effet, je suis dans une relation que j'appelle la "trois-sur-dix". Si on peut appeler cela une relation, c'est vous dire. Mais, comme à l'école, je suis une mauvaise élève, j'ai pas bien choisi mon camarade, mon binôme.
Parce que déjà, on ne rime à rien; puis on a pas grand-chose à se dire. En vrai, je suis tellement nerveuse avec lui, et je sais si peu sur quel pied danser qu'il se retrouve, le pauvre, avec un idiote qui tangue constamment. Charmant. Cela dit, lui n'est pas forcément mieux non plus, et dans sa tête pleine de névroses et de concepts, il ne s'accroche désespérément qu'à une lettre: le X.
Avec ses ex, nombreuses et variées, drôles aussi, il faut dire, qui confèrent un passé vibrant et rempli, avec sa dyslexie après trois verres de whisky, et ses excuses bidons, parfois je me demande même s'il rentre dans un barème et mérite une quelconque notation.
Puis vient la nuit: XXX. (facile, j'avoue) Oui, vient la nuit où, merde, j'ai plus rien à dire et un quelconque sujet de conversation me semble inutile, et je n'ai plus à savoir quoi danser à l'horizontale, et c'est mieux. Alors ça gagne des points. Ma chouette histoire "trois-sur-dix", c'est peut-être pas qu'une bulle. 



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Enfin, je pensais que c'était ça la note, vu les réprobations de mes copines, le fait-attention-aux-salauds,  le magnifique "fait pas durer deux ans un truc qui aurait dû durer trois heures", et les conseils rigides qu'il me reste en mémoire de ma mère... 
Cependant, la vie c'est pas soit noir, soit blanc, et suite aux idées yin, j'ai eu la chance de m'ouvrir l'esprit aux idées yang d'un ami à moi. (L'histoire est bientôt finie, promis.) 

Mon pote John m'a dit, très simplement, m'ayant écouté distraitement, au volant de sa voiture: "Pour une fois que t'es pas avec un soumis,(il faut dire ici que j'ai essayé de mettre un terme deux fois à cette relation, et rien à faire, je crois bien que mon beau brun suit le postulat de ne pas m'écouter, ni de m'obéir, et d'en faire qu'à sa tête. Sexy.) et que t'es dans un truc comme t'as toujours voulu, libre, c'est quoi le problème?..."
Là mon pote John il a touché deux points sensibles: soumission, et liberté. Et d'un coup, d'un seul, il a explosé mes cadres bourgeois: c'est dire si je les avais fragilisés, déjà.

Alors, hin hin, telle une cancre, j'en suis un peu fière, de ma relation trois-sur-dix. Parce que, wouah, il est pas soumis, et que wouah, je suis libre. Regardez un peu autour de vous: oui, c'est rare.

-Mais vous vous appelez?
Non. 

-Et tu sais où t'en es?
Non. 


Bah quoi?








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samedi 14 février 2009

Valentin se cache bien.

Mes chers compatriotes, l'heure est grave.

Après avoir miraculeusement survécu à un vendredi 13, on doit affronter de plein fouet un samedi 14 février. Terrible: une Saint-Valentin de week-end, une fête à savourer avec deux fois plus de temps libre (comme si j'étais over-bookée). Alors bon, on se dit que c'est trop naze comme fête, entre nous je ne l'ai pas fêtée depuis la primaire en plus. Et encore, je me suis séparée deux fois dans ces eaux-là: faut croire que mi-février n'est pas une période de roucoulements pour moi.

Idée: être un couple à lunettes.

N'empêche, étant donné que j'ai pris une sacrée cuite hier soir, que j'ai dormi sur un canapé, qu'on m'a photographiée en train de dormir avec une casquette multicolore sur la tête, et que je suis présentement en train de mourir à moitié dans mon lit, parce que j'ai en plus bu quatre cafés et que mon coeur va me lâcher, j'ai rien d'autre de mieux à faire que de me questionner, encore et toujours, et faute d'avoir un mec à décortiquer, de m'auto-autopsier. Parlons donc d'amour. Evidemment, j'ai envie de dire...

Comment vont mes amours? 

Idée: être un couple en moufles/tandem.

So whazzaaaaaaaaaaaaaaa?!

Bon. C'est la décadence. La débandade. Disons que je n'ai personne pour qui je me mettrais sur mon 31. C'est sombre, car c'est un grand symbole, le 31: on fait tous genre je suis naturelle là, non c'est pas pour toi que je m'épile, et que je me lave les cheveux. Genre j'ai dit. Assumons. Mettons des talons peut-être. Ca fait un bail que je ne me suis pas faite jolie pour un homme en particulier, aspect femme fatale assumé, cils noirs et volumineux, regard franc genre "c'est que pour toi bébé". Non, mon expérience du célibat c'est : je me fais jolie un peu pour tout le monde, advienne que pourra, y'a pleins de poissons dans la mare. Hin Hin Hin. Pas bête la guêpe.

Idée: être un couple végétalien.

D'ailleurs pas plus tard que ce midi, avant d'aller me gaver dans un restaurant italien, au tout premier expresso, un ami me demandait si j'étais amoureuse en ce moment (voir mon avant-dernier post, où l'on pourrait franchement croire que oui). Grande question pour un coeur d'artichaut comme moi. Belle confrontation, surtout que je raconte un peu n'importe quoi, selon l'envie. Aujourd'hui j'aime, demain rien à foutre de rien; après-demain excuse-moi, et reviens.

Idée: être un couple sans complexe en Zizis.

Plutôt qu'amoureuse, je crois que j'ai été très idéaliste dernièrement. J'ai cru à l'océan des possibles, et j'ai flippé quand je me suis rendue compte que j'étais devant une mare aux canards. Un ruisseau. Pour ne pas dire le caniveau d'en bas de chez moi.
Je suis un peu la Christophe Colomb des sentiments, je vois les Indes partout, et un peu à côté de la plaque j'arpente une planète ronde, pensant qu'elle est carrée. Lost in my own map. Alors je ne sais pas trop quelle attitude opter devant les autochtones qui m'entourent: ils sont libres et sauvages, tandis que je voudrais qu'ils portent un noeud-pap' et des baskets japonaises. Toi Tarzan, moi Jane moderne, coupe-toi les cheveux s'il-te-plaît.

Je suis loin du compte, quoi. Dans un état proche de l'Ohio, je vogue vers le méga n'importe quoi.

Idée: être un couple Club-Med.

Excusez-moi, ce post va mal, je ne sais comment le finir, je n'ai pas de chute, juste j'ai des relents de vodka.

Faisons donc une conclusion ludique et instructive, qui nous aidera tous ce soir: car faute de télé, et de bonne âme pour s'occuper de vous, quoi faire en phase post-cuite?

Mater des trucs. Ouais ouais.




*Pour une Saint-Valentin réussie (merci Etienne):



*Pour avoir le modjo ce soir (merci Manon) :





*Parce que c'est beau l'amour (n'est-ce pas Mathieu?):

mercredi 11 février 2009

La balance

Les gens sont bien plus timides qu'on ne le pense. C'est ce que je me dis. C'est ce qu'ils me disent aussi.
C'est ainsi que je n'ai jamais de fameux commentaires sur mon blog, ou que très peu... Merci les amis. Enfin, hors contexte, j'en ai pleins, mais là, rien à faire, personne n'ose, et ça fait comme si tout le monde s'en foutait. Il y en a qui postent un message tout bête, et hop!, 12 commentaires... Joie et soleil!
Mon blog n'est qu'abandon, bouderie, darkness.

A moins que... Allez, je balance comme ça, quelques anonymes:

-"ça faisait lgtps que je pensais que tu étais machotte :)"

-"tu n'a rien a changer ma belle tu as juste a en prendre conscience ( ce qui est fait) et apprendre d'un coté a faire avec...et pour ton coté macho... tant mieux il existe maintenant quelqu'un qui peux en parler, il y a tellement de gens touché par cettte maladie.... re regarde l'amant d'apres duras, regarde la elle..... machotte aussi, pas le choix sinon ecrabouillée!"

-"croisé au hasard de la préparation d'un reportage, de l'eau à ton moulin:

MACHO GIRLS AND VANISHING MALES
http://www.jewishworldreview.com/cols/fields110702.asp

bref, c'est la débandade."

Bon. Puis il y en a des plus intimes encore. Je vais pas trahir tous mes copains quand même, juste quelques uns... Qui seront peut-être si indignés, qu'ils réagiront... ICI.

ps. Insultes acceptées.


mardi 10 février 2009

Machotte

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Dernièrement, il s'en est passé des choses. Dû à mon récent célibat, je suis beaucoup sortie. J'ai fait des tas d'activités. J'ai glandé, j'ai dansé. J'ai bu. J'ai cru dire pleins de trucs dingues. Et j'ai même rencontré des imprudents, qui m'ont parlé de mon blog. Des hommes. Des courageux, des fous. Et en gros, ça donnait:

-"C'est fascinant cette inversion que tu fais des valeurs: tu t'empares des concepts machistes et tu les tournes à ta sauce." Sur le coup, sur les 3h du matin, j'ai rien compris. J'ai fait "Hein quoi mais hein mais non je comprend pas" et lui, intraitable: "C'est drôle, je pensais que t'en avais conscience, justement." Fuck.

Et le deuxième, non moins tendre:
-"Tu te sers vraiment des mecs sur ton blog. Tu joues avec. Tu maîtrises et tu prends un plaisir à l'écrire: "Regardez comme je m'amuse avec la gente masculine! Par le bout du nez!"... 
Là aussi, j'ai rétorqué "Hein quoi mais non je suis une sentimentale, je vois pas de quoi tu parles..." Il était 8h du matin, nous n'étions pas encore couchés.

Ca fait beaucoup en deux jours, les mecs. Et j'avoue que sur le coup je comprenais vraiment, mais vraiment pas le propos. Cependant je me la joue pas sourde et aveugle: c'est trop comme coïncidence, j'avais un truc à capter là-dessous, ce qui ne me ferait pas de mal, je pensais.

J'ai eu le déclic au cours d'une autre conversation, encore avec un mec (je parle pas trop aux filles, elles ont pas de pénis), déclic qui m'a tué: je suis une macho. Enfin, comment dire... Une machotte.
J'ai passé mentalement en revue mes phrases toutes faites et mes discours qui noient le poisson... Et enfin j'ai compris. C'est vrai. Je juge la façon dont mon mec s'habille, ce qu'il dit je le passe au peigne fin, j'aime pas qu'il me foute la honte en public, j'ai la tolérance sensible, je fais peu de concessions, pensant que tout doit venir de lui, j'ouvre peu mon coeur, j'avale mes larmes, j'exige, j'attends, je demande, je désire, je veux... Et parfois même je suis si colérique que j'ai envie de foutre des baffes. 
Pour une nana qui se prétend libérée, avec ses trois poils sous les bras, c'est un comble quand même. Je suis le stéréotype du sicilien, du macho, du connard, intolérant et taré. Fier, arrogant. Agressif dans son rapport à l'autre, je lui fous une pression de bâtarde, le voulant sans cesse "à la hauteur"... Je soumets. Je ne ménage pas. Et dire que je me croyais exigente et perfectionniste, je suis l'équivalent féminin de Stanley Kowalski. C'est débile, parce qu'en plus je n'aime pas les hommes soumis; il y a des femmes à fort caractère qui s'en accommodent, mais moi je donne du fil à retordre, tout en aimant qu'il reste bien ferme. 


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Entre nous, cette révélation m'a bien secouée...
Mais depuis quand  suis-je ainsi?
Et surtout, ça part? Comment ça s'enlève?
Parce que ça me fait bien flipper, et je trouve ça bien nul comme attitude sentimentale... C'est moche d'être ce que l'on combat.

Presque simultanément à cette prise de conscience, je pris une résolution: devenir une femme tendre. C'est pourquoi je voulais aller voir mon amant et lui dire, droit dans les yeux, pas comme une femmelette:
"Oh John, I love you since the first time I saw you. I want to be with you, I think about you all the time!" comme dans les films, la peau velours et la coupe ondulée brunshing. Il faut dire que le cinéma a une grande part en ce moment dans ma vie, j'imaginais la chambre en noir et blanc et lui, interdit, pensif, ne sachant que faire de cette femme entière et passionnée qui s'offre ainsi à lui.

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Autant vous dire que c'est pas encore tout à fait ça. J'ai pas vraiment réussi à être une femme douce, sensible, soumise. La seule chose que j'ai à peine pu articuler, les yeux rivés sur l'oreiller, c'est:" Je t'aime bien et entre nous c'est pas sérieux donc faut que je m'éloigne pour arriver à me taper d'autres mecs sans penser à toi." Sensible. Sobre. Absurde.
Car, au final, le résultat est le même: mieux vaut ne plus se voir. Oui, c'est ce que je voulais dire. Que je ne gérais plus ce truc pseudo-free. Qu'il me plaisait trop pour seulement ça, et qu'alors je préférais rien. (Je suis une fille émotionnellement anachronique, au mauvais moment en plus. En quête d'absolu en 2009, qui l'eut cru?) 
Néanmoins j'aurais pu m'en aller le coeur libre et coloré, entre deux ombres hitchcockiennes, perchée sur des talons, l'orgueil au plus bas, mais la fierté en poupe, et la grande classe. 
Un "Goodbye John", mesuré, pesé, franc, profond. Mais au lieu de ça, j'ai conclu, dans la rue devant un tabac, par un "Salut" en mini-short, avec des collants jaunes et des baskets.

The end of the dream. Welcome back.
Je suis loin de mon propre film, je ne réponds même pas à mes propres critères esthétiques.


C'est quand même déplorable.

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Cependant ce fâcheux épisode me réconcilie avec plusieurs choses:
-Il me reste du coeur. C'est une très bonne nouvelle. C'est po-si-tif.
-Je suis un peu tapette. Ce qui me permettra peut-être de faire enfin preuve d'un peu de clémence à l'avenir.

Et le meilleur pour la fin:
-Un de perdu, dix de retrouvés.



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mardi 3 février 2009

Contre-Culture #2

Je n'ai pas vu The Big Lebowski. Oui, je vis encore. A Paris, même.

Je pense que la douleur est cancérigène. Ce qui explique pourquoi je ne m'épile plus sous les bras... J'en recouvre la santé!

Je teste les petites annonces...Y'a pas de honte. Et ça marche pas si mal.

J'ai pas lu Le Rouge et le Noir et Madame Bovary; j'ai lu La Chartreuse de Parme et L'Education Sentimentale... Rebelle, la fille.

En réaction à l'Iphone et Free, j'ai un forfait bloqué et je pirate le wifi.

Mon dernier livre fétiche c'est: Cuisines de la diaspora. Non, je ne veux pas croire que je régresse féminismement.

J'ai jamais fait de court-métrage avec mes amis. Même nul.

Mon (ex) mari (pas encore officiel) me request sur Facebook. Je crois pas que ça va le faire...

lundi 2 février 2009

Cherchez l'erreur...

Ah! L'éternel féminin! Parfois je préférerais avoir des couilles...
Sans déconner. On sait ce que l'on veut, ou ce que l'on ne veut pas; mais on occulte une chose dans le rayon: ce que l'on est.
Parce que les princes charmants ils sont sur les nerfs, c'est pourquoi ils restent dans les tavernes à ce bourrer la gueule, à se mêler à la foule de basse condition, cachant leur vraie nature noble et magnifique. Ils se terrent, se cachent, épuisés.
Ils avaient l'habitude d'aller chercher une miséreuse Cendrillon, qui ne pouvait être que reconnaissante, avouons-le, ou une Belle-au-bois-dormant qui a tellement dormi que quelqu'un d'éveillé lui semble fabuleux, ou une petite Sirène qui connaît rien de la terre, et encore mille autres exemples, jusqu'à Pocahontas qui s'est amourachée du premier Blanc venu... Il n'y a que Mulan qui nous sauve, mais c'est une exception, passons. (Vous remarquerez que je n'ai pas tourné la page Disney.) Que nous montrent toutes ces histoires, toutes ces femmes? Que le mec mortel, ou le prince, ou le chasseur qui a peur de rien, il se met pas avec la sorcière... Hé non. Fallait y penser. Il se met avec la gentille-jolie fille pleine de vertu.

On parle trop du prince charmant, jamais assez du fait qu'on est peut-être pas des princesses. Attention, je ne prône pas un retour au "ferme ta gueule et lave ton chaudron"; simplement il faut rétablir sa ligne de mire, un peu tordue par les temps qui courent... Qui veut prince, doit être princesse. Un peu quoi, au moins. C'est chaud de vouloir un mec mortel sans se regarder un peu soi: on a ce qu'on mérite, finalement. Moi, par exemple, je ne me rase plus sous les bras (ma grande décision 2008, j'y reviendrais...): mise à part le fait que les poils de cet endroit peuvent élégamment être appelés "mousseline", ce qui rappelle de très loin une jolie robe de princesse, il faut que je m'attende à ce que le mec qui m'aime un peu bien soit... particulier. Anticonventionnel, déjà. Peut-être que ce sera un énergumène qui hait les wayfarer, le cinéma américain (sans exception), soufi le dimanche, avec une crête (pubienne)... Parce que n'importe quel fils de bonne famille me fera:" heu, c'est quoi ça, on dirait ma grand-mère" (ce qui n'est pas un compliment, je précise pour les filles très ouvertes...).

Donc voilà. Ca paraît un peu évident, je comprend vite mais faut m'expliquer longtemps. Alors là j'ai bien saisi le truc, et je me dis que finalement, je sais pas si je veux un prince charmant. C'est pas pour ça que je vais me taper le valet de chambre ou l'écuyer (pas princesse, peut-être, mais snob, sûrement...); simplement je crois bien que c'est pas pour moi, le sourire hollywood chewing-gum, la retenue, la politesse à toute épreuve, et des jambes lisses toutes l'année en contrepartie.
Mais alors un autre chapitre s'ouvre, pas moins cliché et douteux: qui dit pas-de-prince-charmant dit je-veux-un-artiste. Ah, que c'est bon tous ces carcans sentimentaux... Pourquoi ne rêve-t-on pas d'une passion avec un agent RATP?
Allez savoir. C'est une question de merde, et j'ai pas vraiment le temps d'y répondre, là. J'ai des trucs plus importants à penser pour le moment:

-JF cherche artiste pas fauché et talentueux, (poètes acceptés) mal rasé, brun, yeux clairs si possible, p'tit look great, pas boxer mais caleçon, grosses lunettes en plastique acceptées... et bien gaulé. Merci.


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