dimanche 8 novembre 2009

Expérimentation du chagrin d'amour

Quand une relation se termine, c'est un peu comme quand on meurt, enfin à ce qu'il paraît, d'un coup on fait un bilan séquentiel, et l'on revoit toutes les étapes, les instants, les choses de notre histoire.
L'histoire étant déclarée comme finie, on voit les choses d'un nouvel angle. Je sais que c'est pas très fair play, mais il m'arrive de regretter les actes d'amour et de don, a posteriori. Je me dis que là, j'aurais pas dû insister ; que ceci, ou cela, j'aurais pas dû accepter ; que là, j'aurais mieux fait de me casser.

Ce matin, donc, le dimanche 8 novembre, est un jour historique : je me suis fait plaquée. Ça me fait du mal, je suis plutôt triste, mais en même temps l'histoire tanguait depuis avant même qu'elle existe, je crois. Avant même qu'on naisse, lui et moi, y'avait un veto divin sur nous, un truc tragédien grec, genre eux, on va faire en sorte que le cul soit mortel qu'ils se marrent bien, mais qu'elle soit toujours plus exigeante et lui sentimentalement indemne. (Je m'en donne à coeur joie sur ce blog, rien à foutre de l'intimité, théoriquement y'en a plus.)


C'est étrange de se faire plaquer. L'un premiers textes de ce blog parlait de ça, justement. Pour une fois, alors que j'ai quitté ce même garçon un nombre incalculable de fois, je dois admettre qu'il y a quelque chose de doux, dans l'acte de se faire plaquer. Lorsque je le quittais, j'étais rongée d'amour bafoué, de culpabilité, de remords. Là, au moins, même si on est deux responsables des choses qui ne vont pas, on n'est pas deux responsables de la rupture. Il a pris la décision pour moi. C'est une chose qu'on n'a pas fait depuis 1998, peut-être, décider à ma place, ne pas me laisser le choix, trancher, choisir.

Ainsi, à la différence des fois où moi je le quittais et où l'angoisse me prenait d'avoir peut-être pris la mauvaise décision, de n'avoir pas bien pesé et vu les choses, d'avoir hâtivement jugé, là, au moins je suis tranquille. Ce n'est pas moi qui me goure. Ou pas. La question n'est pas de savoir s'il a raison, ou tort, mais d'admettre que c'est un chagrin d'amour pour le moins confortable.

Le truc, c'est que je n'ai aucune idée de combien de temps ça prend à partir, la tristesse, ni de comment ça se gère. Avant, je portais la culotte, j'étais forte, je quittais, avec des discours et des revendications pleins mon baluchon. Guerrière.

Là, je suis comme assise sur un petit rocher au milieu de nulle part, marée basse, abandonnée comme une petite fille. Et c'est agréable malgré tout de ne pas se sentir responsable.

Bon. Je suis célibataire. Je sais pas ce que ça va me permettre maintenant que je ne m'autorisais avant, franchement. Certes il va y avoir des changements : retour aux capotes, aux situations absurdes, à la décadence du célibat. Je vais pas dire que ça me manquait.

Mais vu que j'ignore combien de temps j'ai naturellement besoin pour me remettre d'une peine de coeur, je pense que ce blog sera donc un bon moyen de partager cette expérience inédite.

C'est quoi les étapes vers un changement radical ?

Je suis copine avec les potes de ce mec, il va donc bien falloir que je change de milieu, pour un temps du moins. Pas question de me le croiser à tout va. (Même si ce matin, lui, il avait l'air ravi d'en revenir au temps de la bise...)
-Défi numéro 1 : Rencontrer de nouvelles personnes.

Puis, logiquement, quand on sort d'une histoire, c'est pas pour aller vers quelque chose de moins bien. J'admirais énormément ce mec, que je trouvais beau, sexy, talentueux, drôle, tendre, charmant...
-Défi numéro 2 : Trouver mieux. Plus beau, plus grand, plus drôle, plus intelligent... Et pourquoi pas plus riche ? Ça me ferait pas de mal, fauchée comme je suis...

Je viens de me rendre compte que j'oublie quelque chose de fondamental.
-Défi numéro 0 : L'oublier. Évidemment, là, tout de suite, ça me semble tendu. Mais c'est pour ça justement que j'ai un blog. Écrire, c'est un superbe exutoire.

Donc rupture jour J, pour l'instant, j'en suis au défi 0. Mais je compte bien chroniquer ici les avancées, changements, chamboulements.

On va bien rigoler.

1 commentaire:

dimanchien a dit…

c'est mignon. Courage...