mercredi 11 novembre 2009

Récit d'une nuit agitée

Ou comment on reprend les mêmes et on recommence.

C'est ce que je me disais hier soir, au Scoptitone, anciennement le Paris-Paris pour ceux qui ont connu ces tendres années du Studio 54 de l'avenue de l'Opéra, du temps où l'on était tous beaux, jeunes, insouciants, célibataires. J'y ai retrouvé de vieilles copines, et j'étais effarée de voir que deux ans après, le compteur était à zéro à nouveau : j'étais avec ces mêmes vieilles copines, elles toujours sans mec, mon frère déchaîné sur le dancefloor comme à l'ancienne, et moi-même, là, toute fraîchement séparée. La même en plus vieille, c'est tout.

Je me demande bien à quoi ça sert l'existence si c'est pour se taper des avant-goûts de changements, tandis qu'en réalité, mis à part les escaliers qui ont changé de côté, la nouvelle peinture, les choses sont revenues à ce que j'ai peine à appeler "la normale". C'est peut-être ça, ma normale : sortir, zyeuter, échanger, baiser.
Et pas rester, fermer les yeux, s'accrocher, aimer.

Et ça faisait un bail que j'étais pas allée au Baron, comble du comble, j'y ai revu aussi les vieux de la vieille, et mon ex aussi, de toute façon lui il était partout, mais enfin on a pu rapidement parler, se dire à quel point c'était mort et bien mort, à quel point c'était mort-né même, et qu'on l'avait pas vu, et qu'il s'était laissé amuser, et que je m'étais laissée abuser.

Suite à notre discussion, j'ai vomi entre deux voitures, sur mes nouvelles chaussures, je vais pas dire que ça faisait longtemps, c'était la première fois.

On a fait la fermeture du Baron, comme des vrais, on est pas des top-models et des vieux en costards nous, le Baron c'est jusqu'à 7 du mat' ou rien, puis ensuite on a filé au Pied de Cochon manger des écrevisses.

Cette phase, elle était vraiment bizarre. Je vais pas rentrer dans les détails mais un homme avec une voix d'homme surpuissante et incroyable m'a fait :

"Mademoiselle, si vous le voulez bien je voudrais vous donner ma chemise." Véridique.

Il me dit, cet éphèbe, qu'elle est trop petite pour lui, qu'elle lui va mal, et il me la donne. Une chemise noire.

Résultat, je suis rentrée dormir à 10h du matin, mais je n'étais pas vraiment seule, j'avais cette chemise d'un brun que je ne connais pas, cette odeur nouvelle, odeur d'un homme neuf, pas l'odeur de printemps de l'autre, de mon dernier.

C'est très étrange, une nouvelle odeur. Au début, on se demande si l'on aime, ou pas.

Mais finalement, malgré vous, ça pénètre les narines, le cerveau, et ça vous donne de l'espoir.

Pour ne pas dire le feu au cul.

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