Il y a deux jours, dimanche donc, ça faisait une semaine que j'étais séparée.
Premier infime anniversaire, un bon début.
Quand finalement j'ai pu avoir autre chose en tête les deux premières secondes du réveil le matin, autre chose que "tu n'es plus avec Xx...", j'ai compris que c'était la victoire, que c'était vrai les foutaises qu'on me disait il y a une semaine, quand l'air me faisait mal au coeur et aux poumons, rien qu'à inhaler, comme une nouvelle-née : les chagrins d'amour ne durent pas plus de deux semaines. Intimement, je le savais, mais j'avais hâte que ça passe. Quand même.
Ce qui est dingue, c'est qu'un an avec Xx et tout était compliqué, alors que là, il m'a juste fallu exprimer à peine mon désir, pour qu'il devienne réalité.
"J'ai vraiment besoin de voir la mer", j'ai dit.
A chaque fois que je vais bof, j'ai besoin de vent du Nord dans ma gueule, de pluie, de mer, à croire que je suis née en Bretagne. C'est juste qu'au fond de moi, j'ai un truc de poisson : la mémoire courte, un virevoltement facile, et besoin de mer.
Alors voilà, ces derniers mois on m'a fait croire que les choses étaient difficiles, rugueuses, compliquées.
Tandis que dimanche matin, après une nuit foldingue d'alcool et de substances, j'ai simplement pris le train. Comme on prend un train quoi.
Pour le plaisir d'aller déjeuner à la mer. Autour d'un énorme plateau de fruits de mer, que je n'ai pas pris en photo, tant je trouvais ça perso, ce plateau. Crevettes, Mulot, Ecrevisses, Bigorneaux, Bulot, ... Ca existe, bulot ?
Puis en fin d'après-midi, l'air doux de la mer, loin en bas, avec presque personne sur la plage. Des vieux, et nous. (Il a tenu à ne pas être cité, c'est un homme... mystérieux.) Il y avait une lumière incroyable que l'Iphone est absolument incapable de comprendre.
J'ai bien rêvé, et je me suis remplie les narines et l'esprit. La maison bordeaux un jour sera mienne même.
Et mon pote qui dit : "Je suis bien du genre à venir jusqu'ici t'acheter la maison, mais acheter celle d'à côté." La verte amande. C'est fou comme on était lucide, dimanche. C'est l'iode, c'est sûr.
Ensuite, on est allé jusqu'à Deauville. Je comprends pas ce snobisme à détester Deauville et adorer Trouville. Trouville, c'est vraiment un trou, y'a une seule rue. Puis tellement pittoresque que tu sens que ça fait genre. Alors que Deauville, ça veut tellement faire ville de grands que ça reste plouc et que ça fait pittoresque, du coup.
Puis, à Deauville, il y a Eric Bompard. Eric est arrivé tout à fait par hasard dans nos vies, lorsqu'on a pris le train comme ça, que j'ai dit que j'allais avoir froid là-bas, et que mon ami qui a tenu à rester anonyme m'a dit qu'il m'offrirait un pull sur place. Après, il a fait son chaud, il a dit "un cachemire", parce qu'il connaissait pas Eric Bompard, il confondait avec Chopard, moi je l'avais en ligne de mire du coup Eric, et en plus mon ami il avait oublié mon don inné de choisir toujours ce qu'il y a de plus beau dans une boutique.
Chers concitoyens occidentaux, sans doute n'ignorez-vous pas que ce qu'il y a de plus beau dans une boutique est généralement ce qu'il y a de plus cher. J'ai le don de choisir naturellement donc ce qu'il y a de plus cher dans une boutique.
Je sais pas si avec cette modeste photo vous arrivez à voir les 24 fils de ce magnifique pull "souris" fait main.
De plus près... Pour admirer mon magnifique cadeau d'anniversaire. De quel anniversaire parle-t-on ? Dimanche, la semaine un, et mon anniversaire, le vrai, en avance. GÂTÉE.
De tout façon, c'est la douceur du pull qui compte.
Douceur du cachemire.
Douceur du dimanche.
Douceur du sable, et de mon ami.
Douceur de partir, et de revenir.
2 commentaires:
Je comprend que partir PARFOIS comme ca sans le prevoir peut faire du bien, cela nous fait oublier notre petite vie de citadin qui ne voit que le bitume et ne respire qu'un air pollue.Pour le pull je pense qu'il doit être beau, tu as du gout, puis ton ami n'a surement pas resiste a tes yeux lorsque tu la vue.
Des bulots ca existe. Des mulots aussi. Cependant ce sont des sortes de souris. J'espere que votre plateau de fruits de mer en était dépourvu.
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