mercredi 28 janvier 2009

Fucking Prince Charmant

"En gros, tu veux un mec beau, grand, artiste qui compose écrit et peint, mais pas fauché, si possible les yeux clairs, bien gaulé, qui ait tout le temps la classe, un pur style, de bons rapports avec sa famille, de l'humour à gogo, une répartie fine et acérée, une culture de prof de fac, et qui vivrait dans un méga loft à Montmartre?..."

-Ouais.

Mon amie Nina me taxe souvent de vieille romantique de merde qui vit dans un monde idyllique et idéaliste. C'est vrai que là je frise le platonisme: j'ai dans le coeur l'idée du mec parfait, et je n'en démords pas.
Le pire, c'est que j'étais avec un mec parfait, enfin super pour la plupart des filles. Quand je parle de lui on a envie de me foutre des baffes: "Il m'a offert des fleurs moches, il a proposé de m'amener dans ce restau de merde, il a oublié la sauce à la menthe de l'indien, il est trop amoureux, il passe son temps à me regarder langoureusement et à me faire des compliments, ça me fait flipper." La vraie pétasse.

Ma copine Nina ne me lâche pas: " En gros tu voudrais un connard qui t'aime pas et qui te traite mal?"

-Hum...

Oui, parce que là on dirait que c'est cela que je cherche.
Je sais pas vraiment comment on se détache de toutes ces bêtises sur le prince charmant; mais franchement, l'idée de l'homme parfait m'empêche sérieusement de vivre une relation qui pourrait être juste mortelle, parce que je vis toujours dans l'angoisse de rater autre chose. Alors que je suis déjà en train de rater quelque chose... A force de regarder par-dessus son épaule, je vois pas ce que j'ai dans les bras:

Un mec qui a trop la classe, qui est intelligent, bon, il a pas la culture d'un prof de fac, mais, comme le martèle Nina, "la perfection n'existe pas Bethsabée!", et il est tendre, et c'est un bon amant. Quand il veut. (rire de peste)

De toute façon, cette histoire de prince charmant c'est trop de la m****; parce qu'en plus, vu mon caractère, vu les caractères de mes copines, vu l'air du temps 2009, je vois mal une gonzesse transie, les yeux gluants d'admiration, pour un mec. Oui, passe encore, quand on a 16 ans. Mais maintenant... Et quand bien même on rencontre un mec génial, on trouvera toujours un petit truc à redire, même minime: ses pompes, ses dents, sa coupe, sa mère.
Donc faut lâcher l'affaire je pense.
C'est fini les années 50 on l'on était tellement pimbêches et nunuches que la vie d'un homme nous fascinait; aujourd'hui on fait tellement de trucs nous -mêmes, qu'à part Obama, non, je vois pas un homme que j'admire comme ma mère pouvait admirer mon père.
Désormais, je crois que l'admiration, concept mis très tôt dans la tête des jeunes filles genre "il faut admirer son homme pour l'aimer vraiment" peut certes exister, oui mais sur un très long terme: j'admire qu'il m'ait réussi à faire l'amour à huit mois de grossesse, j'admire qu'il se soit pas évanoui lors de l'accouchement, j'admire qu'il ne m'ait pas quitté quand notre enfant n'est pas de la même couleur que lui. Voilà. Naissance de l'admiration en circonstances; plus rien n'est absolu. Certes, dans mon cas, je peux admirer précocement, hors enfantement: j'admire qu'il me supporte. Encore un bon exemple.

Bref. J'ai laissé tomber, j'arrange l'image du mec idéal à mon caractère: je serais toujours cynique et critique. Je suis comme ça...C'est pas moi qui attendrait cent ans dans mon lit qu'on vienne m'embrasser.

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Et quand bien même:



"Tiens, il est un peu fat ton cheval blanc..." 



1 commentaire:

Claire Bam a dit…

cathartique. encore encore encore

tu m'as tiré le premier sourire de la matinée et même quelques gloussements...et il en fallait pour y arriver.
Merci Bethsabée :)