Dernièrement, il s'en est passé des choses. Dû à mon récent célibat, je suis beaucoup sortie. J'ai fait des tas d'activités. J'ai glandé, j'ai dansé. J'ai bu. J'ai cru dire pleins de trucs dingues. Et j'ai même rencontré des imprudents, qui m'ont parlé de mon blog. Des hommes. Des courageux, des fous. Et en gros, ça donnait:
-"C'est fascinant cette inversion que tu fais des valeurs: tu t'empares des concepts machistes et tu les tournes à ta sauce." Sur le coup, sur les 3h du matin, j'ai rien compris. J'ai fait "Hein quoi mais hein mais non je comprend pas" et lui, intraitable: "C'est drôle, je pensais que t'en avais conscience, justement." Fuck.
Et le deuxième, non moins tendre:
-"Tu te sers vraiment des mecs sur ton blog. Tu joues avec. Tu maîtrises et tu prends un plaisir à l'écrire: "Regardez comme je m'amuse avec la gente masculine! Par le bout du nez!"...
Là aussi, j'ai rétorqué "Hein quoi mais non je suis une sentimentale, je vois pas de quoi tu parles..." Il était 8h du matin, nous n'étions pas encore couchés.
Ca fait beaucoup en deux jours, les mecs. Et j'avoue que sur le coup je comprenais vraiment, mais vraiment pas le propos. Cependant je me la joue pas sourde et aveugle: c'est trop comme coïncidence, j'avais un truc à capter là-dessous, ce qui ne me ferait pas de mal, je pensais.
J'ai eu le déclic au cours d'une autre conversation, encore avec un mec (je parle pas trop aux filles, elles ont pas de pénis), déclic qui m'a tué: je suis une macho. Enfin, comment dire... Une machotte.
J'ai passé mentalement en revue mes phrases toutes faites et mes discours qui noient le poisson... Et enfin j'ai compris. C'est vrai. Je juge la façon dont mon mec s'habille, ce qu'il dit je le passe au peigne fin, j'aime pas qu'il me foute la honte en public, j'ai la tolérance sensible, je fais peu de concessions, pensant que tout doit venir de lui, j'ouvre peu mon coeur, j'avale mes larmes, j'exige, j'attends, je demande, je désire, je veux... Et parfois même je suis si colérique que j'ai envie de foutre des baffes.
Pour une nana qui se prétend libérée, avec ses trois poils sous les bras, c'est un comble quand même. Je suis le stéréotype du sicilien, du macho, du connard, intolérant et taré. Fier, arrogant. Agressif dans son rapport à l'autre, je lui fous une pression de bâtarde, le voulant sans cesse "à la hauteur"... Je soumets. Je ne ménage pas. Et dire que je me croyais exigente et perfectionniste, je suis l'équivalent féminin de Stanley Kowalski. C'est débile, parce qu'en plus je n'aime pas les hommes soumis; il y a des femmes à fort caractère qui s'en accommodent, mais moi je donne du fil à retordre, tout en aimant qu'il reste bien ferme.
Entre nous, cette révélation m'a bien secouée...
Mais depuis quand suis-je ainsi?
Et surtout, ça part? Comment ça s'enlève?
Parce que ça me fait bien flipper, et je trouve ça bien nul comme attitude sentimentale... C'est moche d'être ce que l'on combat.
Presque simultanément à cette prise de conscience, je pris une résolution: devenir une femme tendre. C'est pourquoi je voulais aller voir mon amant et lui dire, droit dans les yeux, pas comme une femmelette:
"Oh John, I love you since the first time I saw you. I want to be with you, I think about you all the time!" comme dans les films, la peau velours et la coupe ondulée brunshing. Il faut dire que le cinéma a une grande part en ce moment dans ma vie, j'imaginais la chambre en noir et blanc et lui, interdit, pensif, ne sachant que faire de cette femme entière et passionnée qui s'offre ainsi à lui.
Autant vous dire que c'est pas encore tout à fait ça. J'ai pas vraiment réussi à être une femme douce, sensible, soumise. La seule chose que j'ai à peine pu articuler, les yeux rivés sur l'oreiller, c'est:" Je t'aime bien et entre nous c'est pas sérieux donc faut que je m'éloigne pour arriver à me taper d'autres mecs sans penser à toi." Sensible. Sobre. Absurde.
Car, au final, le résultat est le même: mieux vaut ne plus se voir. Oui, c'est ce que je voulais dire. Que je ne gérais plus ce truc pseudo-free. Qu'il me plaisait trop pour seulement ça, et qu'alors je préférais rien. (Je suis une fille émotionnellement anachronique, au mauvais moment en plus. En quête d'absolu en 2009, qui l'eut cru?)
Néanmoins j'aurais pu m'en aller le coeur libre et coloré, entre deux ombres hitchcockiennes, perchée sur des talons, l'orgueil au plus bas, mais la fierté en poupe, et la grande classe.
Un "Goodbye John", mesuré, pesé, franc, profond. Mais au lieu de ça, j'ai conclu, dans la rue devant un tabac, par un "Salut" en mini-short, avec des collants jaunes et des baskets.
The end of the dream. Welcome back.
Je suis loin de mon propre film, je ne réponds même pas à mes propres critères esthétiques.
C'est quand même déplorable.
Cependant ce fâcheux épisode me réconcilie avec plusieurs choses:
-Il me reste du coeur. C'est une très bonne nouvelle. C'est po-si-tif.
-Je suis un peu tapette. Ce qui me permettra peut-être de faire enfin preuve d'un peu de clémence à l'avenir.
Et le meilleur pour la fin:
-Un de perdu, dix de retrouvés.
2 commentaires:
eh bien tu rencontre un tas de garcon deja en aussi peu de temps de celibat.
c'est ma nouvelle coupe. effet boeuf.
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