samedi 24 janvier 2009

Rose's Roses

J'ai fait un étrange rêve cette nuit.
Bon, il y avait des choses absurdes, j'étais à la montagne, j'allais d'hôtels en hôtels, je me transformais en créature pliable en fer rouge, et j'échappais à des ennemis flous, mais qui me voulaient beaucoup de mal. Un rêve très bizarre, sans grande logique, comme la plupart des rêves. Cependant il se produisit quelque chose de spécial cette nuit: dans mon rêve, je suis tombée amoureuse. Eperdument.

Je l'ai rencontré au cours de mon aventure, et il avait quelques pouvoirs, et il était de mon côté: il venait m'aider. Il était blond, avec des boucles. Je crois. Moyen de taille, avec une belle veste. Je ne me souviens pas bien des détails, mais ce dont je me rappelle très clairement, c'était mon ressenti, mes sentiments: Oh putain comme je l'aime, comme c'est fou, comme on va être bien ensemble. 
Je crois bien que l'émoi était réciproque. C'était léger, et à la fois l'heure était grave: on était poursuivi par des extra-terrestres méchants et il germait en nous un sentiment si profond que ça faisait flipper, aussi.
Je ne sais ce que valent les sentiments que l'on ressent dans les rêves. Dans une autre vie, où j'étais mariée, j'ai une fois rêvé que je rencontrais l'enfant que mon mari avait eu avec une autre femme, le traître; croyez-le ou pas, dans mon rêve, lorsque j'ai vu l'enfant, qui ressemblait à mon mec, j'ai senti un amour envahissant, démesuré, dévastateur, un amour que je jure ne pas connaître ni avoir connu dans ma vie réelle... J'en suis certaine, ce que j'ai ressenti face à cet enfant, c'est de l'amour maternel. Ressenti une fois seulement, dans les affres de mon subconscient. Je n'en ai aucune preuve. Ce n'est que du sentiment. 
Mais le lendemain matin, je me suis sentie vide comme jamais... Parce que c'est fou comme ça rempli l'âme, l'amour de son enfant. Enfin, je crois.

Alors voilà cette nuit j'ai rencontré l'homme de ma vie, peut-être. Je ne sais pas son nom. Je sais qu'il n'existe pas. C'était trop simple, trop fin, pour que ça se représente une occasion comme celle-là. Un peu comme dans un film, quoi. On se voit, on se kiffe à mort, et c'est pas que du cul. L'amour, donc.
J'ignore si l'on a un quota d'amour, ou de rencontres. Moi j'en ai eu un de ces coups de foudre dingue, de ces débuts d'histoire si prenants que lorsque le quotidien vous bouffe, au fur et à mesure, c'est tout ce qu'il nous reste, la mémoire de nous, de se rappeler sans cesse les débuts de notre amour, les regards peureux et les corps qui vibrent. Les temps de l'innocence. 
Peut-être ai-je déjà grillé les miens, de quotas, et qu'il ne me reste que dans les rêves où les choses se montrent simples, et où mon cerveau est sur pause, le temps d'aimer un peu...

Ce matin, au réveil, la claque: mon amour était dans ma tête, s'est évanoui au réveil, je ne sais qui il est, je ne sais s'il existe, ou plutôt peut exister.
Et puis, il y a quelqu'un dans mon lit: mon mec. Deuxième claque. Terrible, tragique. Esprit de merde, incontrôlable. Je me rends bien compte que j'aimais plus l'autre, qui n'existe pas. Je ne peux plus nier mes erreurs d'amour, la façon inconditionnelle dont je me suis ouverte à un inconnu, et mon caractère exécrable avec celui qui partage ma vie.

Mon mec descend entre mes jambes: c'est le drame, rien ne me va, j'ai la tête ailleurs, mais où ai-je la tête, bordel, bordel, mais c'est pas possible, à qui cela arrive de flipper comme ça parce que dans son rêve, c'était mieux?

Dans mes rêves. La réalité hélas me rattrape. 
Je suis froide. Je suis exécrable, excédée. 

Rendez-moi mon amour. 

J'en ai rien à foutre du reste, je veux ressentir cela encore. 
Je ne l'avais plus ressenti depuis l'Argentine, je pense. 
J'ai le coeur pourri: il vibre en rêve, peut-il vibrer encore? En vrai?

Mon mec se casse; je crois qu'il ne reviendra pas. Je le sens.

Il revient. Avec de quoi manger, et avec des roses. Rouges. Beurk.

Je n'aime pas les roses. Je déteste même. Et les fleurs m'emmerdent: tiens, je t'offre un truc parce que je sens que le matin t'as rien d'autre à foutre que de t'occuper de fleurs, ô toi jolie femme d'intérieur, et de les mettre dans un vase, après les avoir coupées, en diagonal, c'est mieux. Et puis comme ça tu seras occupée pour la semaine, tu pourras leur changer l'eau si t'as rien d'autre à faire.
Sans blague.
Des roses.
Rouges.
Trois.
Beurk.

Mes amours, on échange?

La situation a évidemment dérapé: on m'offre des roses, je fais la gueule. Putain de féministe. 

...


... 

-"Je crois que c'est la dernière fois qu'on dort ensemble."




Voilà ce qu'il m'a dit sur le pallier, en partant.
J'avoues avoir mal compris...


-"Tu veux qu'on arrête de se voir?"



-"Oui. C'est mieux comme ça."


Troisième claque. C'est que c'est moins flexible qu'un rêve, la réalité, et là je peux pas me transformer en créature à angles qui passe à travers les murs. 
Non, là je suis cloîtrée. J'aurais peut-être dû éviter ma tirade comme quoi c'est moche les roses et c'est chiant les fleurs... Et que je préfère les tulipes. Ou les tournesols. Ou tout, sauf des roses rouges...
N'empêche. C'est fini les conneries. Je suis un peu perdue, certes, je ne comprends rien, je pense que j'ai sans doute pleins de torts, mais une chose est claire désormais:

Je veux de l'amour. Du vrai de vrai.
Et pas un de tapette. Ou de chipoteuse.

Un qui me fait dire: Merci, j'adore les roses. Même rouges.



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3 commentaires:

Anonyme a dit…

l'amour

Bethsabée a dit…

l'amour?

Anonyme a dit…

tu parles bien d amour