mardi 5 août 2008

Pourquoi les gens qui s'aiment...

Il faut que j'arrête de me mentir. Je suis prête, c'est indéniable, et malgré tout, sereine. Au début, j'étais flippée, mais ça y est, je commence à m'habituer et à comprendre les conséquences de la chose: JE SUIS EN COUPLE. Jusqu'au cou. Foutue, de toutes les façons. Excusez le manque d'élégance, mais quand même, il y a de ça. On attrape pas les mouches avec du vinaigre...
Alors voilà, ce n'est pas tellement original comme histoire, c'est même presque con; on s'appelle, on s'écrit, on se voit, pas tout le temps mais ce qu'il faut; je ne me demande pas s'il va penser que; il ne passe pas son temps à vouloir savoir je fais quoi. On est super libre mais en fait on est hyper attaché. Rien d'impressionnant.
Je le trouve trop beau.
Je pense qu'il me trouve belle.
Il me fait craquer.
Il ne me résiste pas.

Bla bla bla, gnan, gnan, gnan. (Je me déteste.)

...


...

Je n'ai déjà plus rien à dire. Il est là le problème. A un certain niveau, le bonheur, c'est chiant. Ce qui ne veut pas dire que ma vie est parfaite et qu'il ne m'arrive rien de tragique dans le fond; mais le fond, il est trouble, et il est à moi, je ne le partage pas.
Ainsi je me mords la queue: je ne peux parler des choses difficiles à cause d'une pudeur absurde qui m'autorise intimement à parler de mes fesses, et surtout de celles des autres, plutôt que de mon âme; et d'un autre côté, mon allégresse amoureuse perturbe mon inspiration torturée et sinueuse.

Je regrette un peu mon passé pourri, mes époques scabreuses, mes mauvais coups au lit qui permettaient tellement d'interrogations existentielles et d'indignation (mais quand vont-ils enfin savoir situer le clitoris?), tous ces petits membres pleins de bonnes volontés qu'il était si difficile de congédier sans en donner la vraie raison (un c'est pas toi c'est moi vaut deux casse-toi l'impuissant), tous ces échecs érotiques ou intellectuels (il connaît pas Dali!) c'était ma meilleure matière. Mon ambroisie de superficialité à tisser. Une fine broderie de néant.

Mais là je suis coincée. Je sais plus quoi écrire, enfin ici je veux dire.
J'ai bien peur que mon bonheur m'entrave les connexions neuronales; le concept d'âme soeur m'abrutie. Comme si ça me suffisait, je me torture moins, je suis plus en harmonie, je fais moins ma chieuse. J'ai cessé de remuer. Je ne sens plus d'activité dite masturbation intellectuelle. Ca me manque...
Merde.

*Message personnel à l'attention de R*

Désolée bébé mais tu va t'en prendre plein la figure. Je suis à bout de souffle dans ma tête et je suis un peu trop orientée vers toi, il faut assumer, alors mon laboratoire créatif, désormais, ce sera toi.

Surtout, tout ira bien, ne t'inquiète pas.
Ceci n'est que de la fiction.

(sourire)



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2 commentaires:

Anonyme a dit…

Surtout, tout ira bien, ne t'inquiète pas.
Ceci n'est que de la fiction.

c'etais deja dit

Bethsabée a dit…

ah... c'est-à-dire..
quand? par qui? mot pour mot?