dimanche 27 mars 2011

Le mâle moderne

Depuis le temps, ça va pas nous faire de mal de revenir avec des idées bien tristes et saugrenues. Où sont les femmes disaient-ils, où sont les hommes, les vrais, moi je vous demande. Autour de moi, toujours le même constat : l'homme 2011 a les couilles qui se rétractent, baisse de taux de sperme oblige, bref il a peur de tout et surtout de lui-même, et à cela peu de remèdes. Se tourner vers Dieu ? Et encore.


Ça fait plus de 6 mois que ma vie ressemble à la valse des retours, viens par là que je t'aime, et dès que je me pointe faut croire que c'est trop tard, y'a plus personne. Pire qu'à la mairie niveau timing, peut mieux faire.
Je vous parle du fond de mon lit avec un regain de fièvre, quoique c'est pas la première fois qu'on m'abandonne en pleine montée et sueurs, mais faut le faire quand même : le problème, c'est pas le mec qui se barre, c'est le CV sentimental qui commence à peser lourd :
-30 ruptures
-5 fois abandonnée malade
-10 types qui ne savaient pas ce qu'ils voulaient
-5 cœurs brisés
-675 orgasmes ratés
les réussis on ne les compte pas, ils se perdent dans l'éternité. Bref, j'ai mon bon quart de siècle et mon bilan lourd. J'allais oublier l'essentiel :
-1 mariage, et bientôt, inch'Allah
-1 putain de bon divorce.

Je vous cache pas que je vais bien kiffer quand on m'appellera enfin mademoiselle, c'est fini les "madame", et c'est fini les perspectives d'avenir bâclées parce que sur mon passeport il y a un nom chelou qui entrave mon nom de jeune fille.
On verra donc dans 15 jours. Pourquoi ? Parce que je pars régler mon mariage le 1er avril. Et c''est pas une blague, bien au contraire, c'est très sérieux tout ça. Je m'en vais divorcer comme on s'en va-t-en guerre. Préparée ? Un peu mon neveu, je me suis achetée des nouvelles robes, Buenos Aires prépare-toi, je vais te mettre le paquet.

Reste à savoir si j'aurais de l'amour français dans mes bagages. On ne sait jamais. Quoique, il fallait y penser avant aussi : avant de me planter, enfiévrée, au beau milieu d'une journée.

Les dés sont jetés, et les bons sentiments avec.



Ps. Je remarque que je n'ai pas trop approfondie mon idée de départ. Dernièrement, je me suis matée les contes moraux de Rohmer : c'est drôle comme à cette époque, la morale avait un vrai sens unilatéral : baiser avec une autre femme que la tienne, ou pas. Aujourd'hui, dès qu'on agite la morale, on ressort l'éthique, ainsi on a toujours mille outils pour contourner le problème. Pas avec Rohmer. Dans ses contes moraux, la chute est toujours la même : l'homme badine légèrement et tranquillement, ça lui bouffe la tête le temps du film, mais au final il sait de quel bois réellement il se chauffe : celui de son amour, certes pas si cinématographique que cela, puisqu'on ne nous le montre qu'à peine, parfois juste une photo. Des plans infinis pour montrer le genou de claire, ou la boulangère, tandis que l'amour le vrai attend patiemment dans une autre ville, ou chez soi. Bref, il convient de savoir quelle héroïne on veut être.

Pour ma part, mes genoux sont cagneux. Et je suis lasse d'attendre.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Mademoiselle c est mieux je suis d'accord, tu sera enfin libre pour des balades ce printemps