dimanche 15 mars 2009

Simple Femelle (et merci M.)

-Vas-y c'est bon me parles pas je veux rien savoir mais putain mais je bad là, je bad trop, c'est horrible, vas-y je veux pas me regarder, attend je me tourne, vas-y mais chut me parles pas coupe j'te dis... Coupe! Vas-y mais chut mais attend je vais me chercher du vin dans la cuisine ça ira mieux... Mais putain mais je suis pas une putain de pouffe! J'ai l'air d'une foutue pucelle! Avec une coupe de pouffiasse qui nique pas! Fais moi un truc où je me reconnais bordel!

-Parles bien s'il-te-plaît Bethsabée. Je ne suis pas un petit garçon. Fais attention à ce que tu dis. Je suis un homme. T'as peut-être pas l'habitude, tu sais pas qui t'as en face, mais cause mieux.

- (Buvant) Bah ouais mais je m'en tape moi je veux ressembler à quelque chose de décent. Vas-y arrête de m'expliquer ce que tu me fais là. Fais.

-Mais c'est un métier. Je t'explique ce que je fais parce que...

-Je veux rien savoir. Ca peut pas être pire. Je sors pas. Je mets un voile si ça continu. Je suis même pas niquable. Fais-moi un truc où je peux me servir de ma chatte un peu bordel. Je baisse les yeux dans la rue, j'suis trop cheum, tu sais pas toi.

-Bethsabée parle pas trop, moi je suis un homme, je te nique. Tais-toi et laisse-moi bosser.

-Ne m'écoutes pas, surtout. Je sais, je sais. Pardon. Je me tais. Mais tu fais quoi là? Oh la la mais je bad tellement, tu me fais tellement bader, je peux pas mater ça.

-Bader ? C'est quoi ça.

-Bad. Verbe de Bad, mauvais. Mauvais en anglais.

-Sans déc.

-Voilà. Je bad. Grave.



Ami lecteur, (Faisons de la parité, tiens) Amie lectrice, ceci est toujours le même blog, non ce n'est pas quelqu'un d'autre qui écrit. C'est toujours moi, mais là c'est un aperçu de quand je parle en vrai. Je parle mal, très mal. Que des gros mots, de l'argot, des insultes.
Mais c'est que la situation était grave, désespérée, alarmante. Les derniers post montrent bien que le moral n'était pas au beau fixe. J'en cherchais la raison fondamentale, je faisais des comptes de ma vie, voir ce que ça donnait objectivement, et comment remédier à des situations qui me paraissaient si terribles. 
On oublie bien souvent que tout est relatif.
Je croyais avoir la tête claire, mais je peux vous dire aujourd'hui que Sophie Marceau, à l'époque de la boum, pensait mal. Très mal. Orientation mentale biaisée, c'est certain.

Cette magnifique conversation pleine de poésie était l'échange que j'avais avec Mathieu, mon coiffeur chéri, tandis qu'il me recoupait les cheveux. Car quatre jours après, j'en badais encore. Alors il est venu à ma rescousse, encore une fois, réparer ma coupe (qui était belle à la base, j'insiste, mais ce n'était pas MOI. Je ne me reconnaissais pas dans le miroir, allez savoir pourquoi.). C'est fou comme quelques centimètres, ça change une vie. Bon, on le savait déjà quant aux pénis, parfois c'est l'affaire de rien, quatre centimètres, et c'est comme Mars, ça repart, et ici aussi, quatre malheureux centimètres n'expliquent pas rationnellement pourquoi d'un coup j'ai une coupe plus difficile à assumer, certes, mais qui me fait sentir que je suis moi. Juste moi. Simplement. Figurez-vous que je m'aime bien, après avoir vécu ces jours-ci avec une autre.  Et je me trouve bonne, c'est ça le plus important, aussi. D'un coup de ciseau, j'ai re-visualiser l'éventualité d'une vie sexuelle. Nice.

*Je me sentais nulle et non désirable. J'ai coupé les cheveux: j'ai ressorti le minishort.

*Je me sentais très mauvaise maîtresse vis-à-vis du chat. J'ai coupé les cheveux: je suis une fille sympa qui lui a trouvé un bien meilleur foyer.

*Je voulais cesser toute aventure avec le fameux... J'ai coupé les cheveux: je trouve qu'on dort pas si mal que cela, chez lui.

En clair, j'ai déprimé comme une malade parce que j'aimais pas ma coupe de cheveux. J'ai tout remis en question parce que j'avais pas la frange en place. C'est quand même fou, je trouve. Évidemment, j'étais loin de soupçonner qu'une telle remise en question si profonde et si nombriliste pouvait trouver sa source dans les cellules mortes qui poussent sur ma tête.

-Tu fais quoi dans la vie?
-Je suis étudiante.
-En quoi?
-Lettres, Théâtre, Cinéma. Vive la culture quoi.
-T'es pas du genre superficielle, donc.
-Ah bah non. 

Enfin, je croyais. Je m'essaie chaque jour un peu plus à sortir de ma basse condition.



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1 commentaire:

Anonyme a dit…

MaZeL TOV, peut etre que tu vas plus m'insulter dans la rue ni me faire bouffer dans des patisseries polonaises vendeuses de juifs maintenant que tu te sens mieux... mais bon c'est plus fort que moi, je t'aime quand meme...